A Rome, 500.000 Italiens crient leur ras-le-bol à Berlusconi
Les organisateurs du 'No B Day'' ('Journée sans Berlusconi'') avaient sonné le rassemblement via Facebook, les blogs et le bouche-à-oreille : une première en Italie. Et l’appel a été entendu au-delà de leurs espérances, puisque selon certaines agences, le défilé monstre dans les rues de Rome aurait compté jusqu’à plus de 500.000 manifestants, selon les organisateurs, 90.000 selon la police.
Des manifestants qui reprochent notamment au président du Conseil de cultiver le conflit d'intérêts entre ses responsabilités politiques nationales et ses activités privées en tant que magnat des médias.
Les ''anti-Berlusconi'' ont défilé derrière une banderole violette - la seule couleur à ne représenter aucun parti politique en Italie - réclamant la démission du président du Conseil. Dans la foule, des manifestants brandissaient des photos de Berlusconi équipé du nez de Pinocchio, et les slogans rivalisaient d'imagination, avec notamment des allusions aux liens présumés de Berlusconi avec la mafia. "J'ai un rêve : que Berlusconi soit derrière les barreaux !", scandait la foule, à l'unisson sur le parcours de plusieurs kilomètres séparant la gare de Roma-Termini de la grande place située devant la basilique Saint-Jean.
Encore 44% de bonnes opinions
Quelque 700 bus avaient été affrétés, ainsi qu'un bateau pour amener les manifestants de Sardaigne, où le ''Cavaliere'' possède une luxueuse villa.
Le président du Conseil est cité à comparaître pour plusieurs affaires de corruption, après la décision en octobre de la Cour constitutionnelle jugeant contraire à la Loi fondamentale une loi adoptée par son gouvernement lui accordant l'immunité judiciaire.
Malgré cette démonstration de force dans les rues de Rome, et en dépit de ses démêlés judiciaires, "Il Cavaliere" dispose encore d'une cote de popularité à faire baver quelque chef d'Etat européen... Même s'il a perdu 10 points depuis le début de l'année, Silvio Berlusconi est toujours crédité de 44% de bonnes opinions. Et même 65%, selon... ses propres sondages.
Gilles Halais, avec agences
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