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Etats-Unis : un rein de porc transplanté pour la première fois avec succès sur un homme

L'organe, qui provenait d'un animal génétiquement modifié, a immédiatement commencé à foncionner normalement.

Article rédigé par franceinfo
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La façade d'entrée du NYU Langone Transplant Institute de New York, le 15 juillet 2021. (EUGENE GOLOGURSKY / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

C'est une première qui pourrait bien ouvrir une nouvelle page de la médecine. Une équipe de chercheurs du NYU Langone Transplant Institute de New York a réussi à transplanter le rein d’un porc à un humain sans que le corps du receveur ne rejette l'organe. L'intervention, qui remonte à la fin du mois de septembre, a été révélée par le New York Times (en anglais), mardi 19 octobre. Une telle transplantation avait déjà été tentée chez les primates, mais jamais encore chez les humains.

Le quotidien américain rapporte l'expérience a été réalisée sur un receveur en état de mort cérébrale, maintenu en vie par un ventilateur, et avec l'accord de sa famille. Pour parvenir à la transplantation, les scientifiques ont utilisé le rein d'un porc génétiquement modifié pour que ses tissus ne contiennent plus une molécule qui, d'ordinaire, provoque un rejet immédiat du greffon. 

"C'était mieux que ce à quoi nous nous attendions"

Le rein, qui n'a pas été à proprement parler implanté à l'intérieur du corps humain mais connecté aux vaisseaux sanguins du patient au niveau du haut de sa jambe, a commencé à fonctionner normalement, produisant de l'urine et des déchets de créatinine "presque immédiatement", s'est félicité le Dr Robert Montgomery, directeur du NYU Langone Transplant Institute. Et selon lui, le fait que l'organe fonctionne à l'extérieur du corps est une forte indication qu'il fonctionnera dans le corps. "C'était mieux que ce à quoi nous nous attendions, je pense, a-t-il aussi déclaré. Cela ressemblait à n'importe quelle greffe que j'ai faite à partir d'un donneur vivant. Beaucoup de reins de personnes décédées ne fonctionnent pas tout de suite et mettent des jours ou des semaines à démarrer. Ici, ça a fonctionné immédiatement."

Il est encore tôt pour dire que l'expérience est totalement validée. Pour l'heure, l'observation américaine n'a duré que 54 heures, "nous devons en savoir plus sur la longévité de l'organe", avertit le docteur Dorry Segev, professeur de chirurgie de transplantation à la Johns Hopkins School of Medicine. Reste que si son succès est confirmé, cette avancée permettrait de réduire fortement les délais d’attente pour les greffons. Plus de 100 000 Américains sont actuellement sur liste d'attente pour une greffe d'organe, et 17 personnes meurent chaque jour dans l'attente d'un don.

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