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Espionnage : la NSA peut écouter tous les téléphones d'un pays

Ce programme, nommé Mystic, a été lancé en 2009 et a atteint ses pleines capacités en 2011 contre un pays cible, non identifié. Six pays pourraient être ciblés au total.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un bureau de la salle des opérations de la NSA à Fort Meade, Maryland (Etats-Unis), le 25 janvier 2006. (PAUL J. RICHARDS / AFP)

Imaginez un pays entier potentiellement sur écoute. Selon le Washington Post (en anglais), c'est possible. C'est même arrivé en 2011, poursuit le quotidien dans une enquête révélée mardi 18 mars à partir d'informations transmises par Edward Snowden, l'ancien agent des services de renseignements américains.

La NSA, l'agence nationale de sécurité américaine, a la capacité technique d'enregistrer 100% des appels téléphoniques passés depuis un pays, rapporte le quotidien américain. Un de ses programmes, nommé Mystic, a été lancé en 2009 et a atteint ses pleines capacités en 2011 contre un pays cible, non identifié. Six pays pourraient être ciblés au total.

L'un des outils du programme, baptisé Retro, permet notamment de "récupérer des enregistrements qui ne paraissaient pas dignes d'intérêt au moment de l'appel original", expliquent des documents officiels cités par le journal. Ces enregistrements peuvent enfin être stockés pendant un mois.

La NSA invoque la sécurité nationale

La NSA n'a pas spécifiquement commenté ces nouvelles révélations. Cependant, elle a réaffirmé que sa mission consistait précisément à identifier d'éventuelles menaces sur "le grand et complexe système de communications globales modernes". 

"La NSA ne collecte pas de renseignements dans un pays, où que ce soit dans le monde, à moins que cela ne soit nécessaire pour les intérêts de sécurité nationale et de politique étrangère des Etats-Unis, et pour protéger ses citoyens et ceux de ses alliés et partenaires", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Débat national sur une réforme de l'agence

"La question est maintenant de savoir si nous aurons la volonté politique d'imposer des limites raisonnables sur les pouvoirs de la NSA, c'est-à-dire, si nous aurons la volonté politique de protéger nos libertés démocratiques", a réagi Jameel Jaffer, le directeur juridique de l'association américaine des droits civiques (ACLU). Un grand débat a été lancé afin de réformer cette organisation, mise à mal par le scandale Prism, révélé par Edward Snowden.

Barack Obama a initié le 17 janvier une réforme des programmes de surveillance électronique américains. Le réexamen des lois est en cours, et de nombreux projets de réforme, certains radicaux, sont en discussion au Congrès. "Au final, les gens partout dans le monde, quelle que soit leur nationalité, doivent savoir que les Etats-Unis n'espionnent pas les gens ordinaires qui ne menacent pas notre sécurité nationale", avait-il alors déclaré.

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