: Vidéo En Espagne, le procès des "bébés volés" sous la dictature franquiste vient de s’ouvrir
Des familles déchirées et des enfants sans réponse. Mardi 26 juin 2018 s’est ouvert le procès dit des "bébés volés". De la dictature de Franco aux années 1990, des milliers de nourrissons ont été arrachés à leurs mères biologiques afin d’être donnés à d’autres familles.
"Tout le monde sait que des bébés ont été volés en Espagne et dans les îles". La voix d’Inès Madrigal s’élève pour tous ceux qui, comme elle, ont été arrachés à leur famille. Cette Espagnole est actuellement opposée au docteur Eduardo Vela, un ancien médecin accusé de l’avoir séparée de sa mère biologique en 1969. À l’époque, il avait demandé à la mère adoptive d’Inès de simuler sa grossesse afin de se faire passer pour sa mère biologique.
"Nettoyer la race"
L’histoire d’Inès, ils sont des milliers d’Espagnols à en avoir été victimes. Tout commence sous la dictature de Francisco Franco, pour des raisons idéologiques. Dans les prisons où étaient enfermées toutes les femmes républicaines, les bébés étaient systématiquement volés afin de "nettoyer la race", explique la journaliste Soledad Arroyo. Par la suite, tous les nourrissons étaient confiés à des familles proches du régime qui ne pouvaient pas avoir d’enfants.
Toutefois, le trafic de bébés ne s’est pas arrêté avec la fin de la dictature. Il a continué, cette fois-ci, pour des raisons économiques.
Pour Inès Madrigal, le temps presse. En effet, aujourd’hui, bon nombre de parents de l’époque sont vieux, certains sont même déjà morts. De plus, le docteur Vela refuse toujours de parler. "J’ai commencé un processus et je vais le terminer comme je l’ai commencé, sans savoir qui est ma mère biologique. Il ne me le dira jamais", déplore la plaignante.
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