Vague de chaleur en Espagne : l'agence météorologique victime d'insultes et de menaces de la part de climatosceptiques
"Criminels", "nous vous surveillons", "vous paierez"... Voilà le type de messages anonymes que l'agence météorologique espagnole Aemet a reçu durant la vague de chaleur d'avril, sur les réseaux sociaux, par mail et par téléphone. Vendredi 5 mai, la ministre de la Transition écologique, Teresa Ribera, a appelé à "dire stop" à ce type de pratiques. "Mentir, alimenter le complotisme et la peur, insulter... Cela appauvrit notre société", a-t-elle dénoncé sur son compte Twitter (en espagnol).
Ces menaces sont liées aux prévisions et analyses publiées par l'agence, notamment celles relatives à la canicule précoce qui a touché le pays fin avril. Un record absolu de chaleur pour le mois d'avril en Espagne continentale a été battu le 27 avril, avec 38,8°C à Cordoue.
"Le changement climatique est une réalité"
Dans une vidéo publiée le 20 avril sur Twitter, l'Aemet avait déjà dénoncé un regain de violence sur les réseaux sociaux, appelant au "respect" de ses agents. "Nous sommes respectueux de la liberté d'expression" mais "on ne peut pas tout se permettre", avait-elle mis en garde. Selon l'une des porte-parole de l'agence, interrogée par le quotidien El Diario (en espagnol), l'organisme n'avait "jamais" connu un tel niveau d'agressivité.
"Nous sommes un service public essentiel, nous disposons d'un personnel hautement qualifié et expert, et nous continuons donc à travailler avec ce professionnalisme", a-t-elle déclaré, dénonçant le flot de fausses informations et le climatoscepticisme alors que le pays fait face à une sécheresse historique. "Le changement climatique est une réalité. Le dernier rapport du Giec, et d'autres organismes avant lui, conclut que le changement climatique nous apporte des épisodes de températures plus élevées, ce que nous constatons actuellement."
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