Référendum en Catalogne : Rajoy dénonce un "acte intolérable de désobéissance"
Le chef du gouvernement espagnol a annoncé que son gouvernement demandait à la Cour constitutionnel d'annuler la loi sur l'organisation du référendum, adoptée mercredi.
Madrid réagit. Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a déclaré, jeudi 7 septembre, que "la convocation d'un référendum d'autodétermination" par les dirigeants de la Catalogne "représentait un acte intolérable de désobéissance aux institutions démocratiques". Evoquant de "si difficiles circonstances", il a annoncé que le Conseil des ministres, réuni en urgence, avait ordonné la saisine de la Cour constitutionnelle pour faire annuler les textes adoptés en Catalogne afin d'organiser ce référendum, dont le principe avait déjà été déclaré anticonstitutionnel en 2014.
Il a précisé que les autorités catalanes et tous les maires de la région allaient être "avertis de leur devoir d'empêcher ou paralyser" l'organisation de ce vote. "Je suis très conscient de la gravité du moment", a insisté Mariano Rajoy, en appelant les indépendantistes en Catalogne à ne pas "mépriser la force de la démocratie". "Il n'y aura pas de référendum d'autodétermination", a-t-il martelé, en promettant de mettre en œuvre "tout ce qui sera nécessaire" pour l'éviter. La Catalogne, d'une taille comparable à la Belgique, compte 7,5 millions d'habitants et représente 20% du PIB espagnol.
La justice s'attaque aux préparatifs du scrutin
Peu avant, le procureur général de l'Etat avait accusé les dirigeants catalans d'avoir "désobéi frontalement aux décisions de la Cour constitutionnelle" en convoquant pour le 1er octobre le référendum. Le magistrat a annoncé le lancement d'enquêtes tous azimuts sur d'éventuels préparatifs du scrutin et l'ordre de saisir les "instruments destinés à préparer ou tenir le référendum illégal".
A Barcelone, la réponse n'a pas tardé. Le porte-parole du gouvernement catalan, Jordi Turull, a dénoncé un "état de siège latent" imposé à la Catalogne et promis que les séparatistes ne se laisseraient pas impressionner par la "pluie de plaintes" provenant de Madrid. Dans l'après-midi, les séparatistes majoritaires au parlement catalan depuis septembre 2015 ont prévu d'examiner une deuxième loi, visant à organiser la transition vers un Etat indépendant si le "oui" l'emporte le 1er octobre. L'exécutif catalan a accéléré les préparatifs concrets du scrutin. "Qu'il neige ou qu'il vente nous le ferons, parce que c'est notre contrat avec les citoyens de Catalogne", a déclaré Jordi Turull.
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