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"Je me suis demandé si j'allais arriver en Espagne ou en Catalogne" : à Barcelone, le tourisme fait grise mine

En Catalogne, le tourisme subit les conséquences des tensions politiques entre le gouvernement de Madrid et les séparatistes. Le chiffre d'affaires du secteur et les réservations sont en baisse.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un couple de touristes se promène sur la marina de Barcelone, le 13 octobre 2017. Photo d'illustration. (JORGE GUERRERO / AFP)

Le gouvernement espagnol va dissoudre l'exécutif régional de Catalogne et organiser des élections anticipées, a annoncé Mariano Rajoy, samedi 21 septembre. Le chef du gouvernement espagnol n'a pas suspendu l'autonomie de la région à l'issue d'un conseil des ministres extraordinaire mais il a appliqué l'article 155 de la Constitution. Cette crise politique qui s’éternise en Espagne, depuis le vote d'autodétermination de la Catalogne début octobre, a désormais des conséquences sur le tourisme. Dans la première région touristique d'Espagne, le chiffre d'affaires et les réservations sont en baisse. Le secteur fait grise mine. 

Chute des réservations de 20% en octobre

Sur les Ramblas noires de monde, Sorin déambule, sa fiancée accrochée au bras gauche, une perche à selfies dans la main droite. Arrivé de Bucarest, ces Roumains passent trois jours à Barcelone. "Depuis que je suis ici, tout va bien. C'est avant de partir que je me suis demandé si j'allais arriver en Espagne ou en Catalogne, dans un pays européen ou non", explique-t-il. Une situation qui ne lui est pas totalement inconnue.

On a la même situation chez nous avec la Transylvanie. Mais, pour moi, les Catalans ont déjà beaucoup d'autonomie. L'indépendance, ça serait trop.

Sorin, touriste roumain en Catalogne

à franceinfo

D'après Exceltour, qui regroupe les entreprises du secteur touristique, les réservations ont chuté de 20% en octobre, par rapport à la même période l'an dernier. La suite ne s'annonce pas plus rose.  "Novembre est vraiment calme. Pour l'instant, on a un taux d'occupation de 5 %", détaille Pau, qui possède une dizaine d'appartements qu'il loue à des touristes.

"Beaucoup de clients ont repoussé leur séjour, ils attendent de voir ce qui se passe. C'est ça, le climat d'incertitude. Il y a moins d'investissement pour les particuliers comme les entreprises. J'espère qu'on va trouver une solution assez vite parce que si ça dure ça sera désastreux." La région aurait déjà perdu plus d'un milliard d'euros de recettes depuis le début des tensions. 

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