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"Ils ne font aucun contrat fixe" : à Barcelone, la détresse de la jeunesse face aux emplois précaires

En attendant les Ă©lections europĂ©enne du 26 mai prochain, franceinfo apporte un Ă©clairage sur les jeunes dans l'Union. En Espagne, toute une jeunesse est aujourd'hui forcĂ©e de vivre chez ses parents Ă  cause des contrats prĂ©caires. 

Article rédigé par franceinfo - Mélanie Nunes
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des jeunes devant un mur avec des affiches, Ă  Barcelone (Espagne), le 25 septembre 2017. (LOUIS WITTER / LE PICTORIUM / MAXPPP)

Il est 21 heures ce soir-lĂ  Ă  Barcelone. Eugenio quitte le magasin de chaussures dans lequel il travaille au cƓur de la capitale de la Catalogne. Avec son contrat de 20 heures contre 500 euros brut pour un mois, le jeune homme de 21 ans "peut travailler jusqu'Ă  40 heures, payĂ©es en heures sup' ! C'est 1 050 euros".  Le contrat d'Eugenio peut ĂȘtre renouvelĂ© le mois d'aprĂšs, mais sans garantie. "Ils ne font aucun contrat fixe", explique le jeune homme. En consĂ©quence, Eugenio vit avec sa mĂšre.

Avoir 20 ans en Europe n'est pas simple. En Espagne, il y a peu d'emplois, souvent précaires, et le taux de chÎmage chez les 18-25 ans est de 37%. Dans un tel contexte, les jeunes ne peuvent pas prendre leur indépendance, ce qui inquiÚte les autorités. Le taux de natalité a chuté, la moyenne d'ùge du premier mariage est de 37 ans et le pays devrait perdre un million d'habitants d'ici 10 ans à cause de la faible natalité et de l'émigration des jeunes diplÎmés vers d'autres pays en meilleure santé.

Les contrats temporaires, c’est trùs durs !

Eugenio

Ă  franceinfo

Sur le tĂ©lĂ©phone d'Eugenio, il y a une application pour postuler Ă  des offres d’emplois. DiplĂŽmĂ© d’une licence de graphisme, il "envoie parfois 20 CV en une journĂ©e" et il ne reçoit "que des refus". Le jeune homme rĂ©side à Viladecans, dans la banlieue de Barcelone. Pour rallier son travail, il lui faut 40 minutes et emprunter un train, un bus puis traverser le centre-ville Ă  pied. Une situation qui impact la qualitĂ© de sa candidature : "Quand tu ne vis pas Ă  Barcelone, ce n'est pas facile de trouver du travail, car ils ont peur que tu arrives en retard." Les recruteurs "exigent beaucoup. Alors imagine dans mon secteur, c’est trĂšs compliqué !"

Eugenio vit au 4e Ă©tage, dans un petit trois piĂšces qu’il occupe avec Rosario, sa mĂšre ĂągĂ©e de 53 ans. "Quand il me dit tiens maman j’ai du boulot. Ah ! Mon dieu, mon fils, il faut que ça dure des mois, 6-7 mois", s'exclame cette femme de mĂ©nage qui explique que son fils "souffre de ne pas ĂȘtre indĂ©pendant". Eugenio embraye : "Pour mon intimitĂ©, je suis dĂ©jĂ  ĂągĂ©. Je suis le premier Ă  vouloir ĂȘtre indĂ©pendant." En attendant, il tĂ©lĂ©charge des cours gratuits d’anglais sur internet. Avec un ami, ils ont pour projet d’aller tenter leur chance en Angleterre.

Reportage de MĂ©lanie Nunes

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