Espagne : la crise catalane s’invite dans les gradins du Camp Nou lors du match Barça-Olympiakos
Pour la première fois depuis le référendum d'autodétermination du 1er octobre et le début de la crise, le Barça jouait à domicile contre les Grecs de l’Olympiakos mercredi. Un match où la politique a trouvé sa place.
Pour la première fois depuis le référendum d'autodétermination de la Catalogne du 1er octobre et le début de la crise, le Barça jouait à domicile mercredi 18 octobre. Le match de Ligue des champions de football, qui opposait le FC Barcelone aux Grecs de l’Olympiakos, a vu la politique s’installer dans les gradins.
Le Barça refuse de prendre position
Quand les joueurs entrent sur le terrain, une immense banderole de 2 000 m2 se déploie dans les tribunes, elle affiche trois mots : dialogue, respect, sport. Pour Manuel, le message est un peu faiblard. "Ce qu’ils auraient dû faire, explique-t-il, c’est marquer en grand : "liberté" et "indépendance" pour la Catalogne ! Pas cette bêtise, là…" "Cette banderole, fulmine Manuel, ce n'est rien du tout, ce n’est pas suffisant !" Face à une crise qui a coupé en deux la société catalane, le Barça refuse de prendre position mais cherche à contenir les ardeurs séparatistes de ses supporters sans se les mettre à dos.
La tâche s’avère impossible : des appels à la démission ont résonné dans les tribunes, mercredi soir contre Josep Maria Bartomeu, le président du club, contraint à un délicat numéro d’équilibriste. "La position du Barça est très claire : nous sommes pour le dialogue, assure Josep Maria Bartomeu. Le Barça veut qu’on dialogue, qu’on se parle, qu’on s’assoit autour d’une table... C’est en parlant que les gens se comprennent. Et si le dialogue existe, on peut trouver des points d’accord et de respect."
Chacun campe sur ses positions
Or le dialogue, c’est justement ce qui manque entre le président de la région catalogne et le Premier ministre espagnol : chacun campe sur ses positions. Le scénario d’une prise de contrôle totale de la Catalogne par le pouvoir central devient de plus en plus probable.
Et puis, la lassitude, elle aussi, a fait son œuvre. "On a besoin de s’aérer un peu la tête, d’oublier tout cela, poursuit le supporter. Depuis deux semaines, on en parle tout le temps : au petit déjeuner, au déjeuner dîner, au travail, quand on rentre à la maison... Cela commence à nous fatiguer." À la sortie du stade, les spectateurs commentaient d’ailleurs davantage les pluies diluviennes tombées sur le stade pendant la rencontre et le 100e but européen de Lionel Messi que la question de l’indépendance.
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