En Catalogne, une "troisième voie" prône "un changement des dirigeants qui ont séparé, au lieu d'unir"
En Catalogne, le président de l'association "La troisième voie" tente de faire entendre une position plus nuancée que la question du oui ou non à l'indépendance posée lors du référendum de dimanche.
Alors que la Catalogne observe une grève, mardi 3 octobre, en réaction aux violences policières dimanche lors du référendum d'autodétermination, des Catalans, ceux de "La troisième voie" [Tercera via] tentent de faire entendre l'option d'une solution d'union, avec une classe politique renouvelée, aussi bien à Barcelone qu'à Madrid.
Mario Romeo Garcia, à la tête de "La troisième voie" [Tercera via], ne comprend pas le bras de fer dans lequel s’est engagé son gouvernement face au pouvoir central de Madrid. Ce notaire de formation est à la tête d'une association qui tente de réconcilier tous les courants de la société catalane.
Je suis Catalan. Je me sens aussi très Espagnol et très Européen.
Mario Romeo Garcia, président de Tercera viaà franceinfo
À ses yeux, les responsables politiques ont failli à leur mission première : "le devoir d'unir et non pas de séparer". C'est pourquoi il juge sévèrement "les dirigeants de Madrid, autant que ceux de Barcelone", qui ont tout fait, dit-il, "pour nous séparer". Mario Romeo Garcia est particulièrement touché par la riposte répressive de Madrid dimanche, lors de la consultation. "Je me sens très triste et je pense que c’est le sentiment de presque tous les Catalans et presque tous les Espagnols", assure-t-il, redoutant des conséquences dans la vie quotidienne, "moins de relations personnelles, même dans les familles".
Une nouvelle classe politique, à Madrid et Barcelone
Le président de Tercera via attend la déclaration unilatérale d’indépendance que se prépare à formuler Carles Puigdemont, président de la Generalitat de Catalogne. Toutefois, Mario Romeo Garcia ne croit pas que le processus ira à son terme.
Ce sera une déclaration verbale. Tout continuera de la même façon. La Catalogne ne sera pas indépendante, parce qu’il n’y a pas de majorité suffisante.
Mario Romeo Garciaà franceinfo
Afin de sortir du blocage, les solutions qu'il préconise passent par un renouvellement de la classe dirigeante politique. "On doit changer tous les dirigeants des gouvernements de l’Espagne et de la Catalogne. Ils doivent partir parce que ce sont eux le problème." Des élections anticipées ne sont pas encore à l’ordre du jour. Mais on y viendra, assure Mario Romeo, qui attend un engagement beaucoup plus fort de la communauté internationale.
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