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Espagne : après 10 mois de blocage politique, le conservateur Mariano Rajoy reconduit à la tête du gouvernement

La législature de quatre ans qui l'attend ne sera cependant pas simple avec seulement 137 députés de sa formation, le Parti populaire, sur 350 sièges au total.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Le Premier ministre Mariano Rajoy, dans l'hémicycle du Congrès espagnol, à Madrid (Espagne), le 29 octobre 2016. (JAVIER SORIANO / AFP)

Premier ministre depuis 2011, Mariano Rajoy conserve le pouvoir, à la faveur des divisions de ses adversaires. Les députés espagnols ont voté, samedi 29 octobre, la confiance au conservateur. Ils mettent ainsi fin à 10 mois de blocage politique, après les législatives du 20 décembre et du 26 juin, qui avaient accouché d'un parlement très fragmenté, sans dégager de majorité claire.

Mariano Rajoy avait besoin d'une majorité simple pour l'emporter. Il a obtenu 170 "oui" tandis que 111 parlementaires ont voté contre, sur un total de 350 sièges à la chambre basse du parlement. Le conservateur a bénéficié de la nécessaire abstention d'une partie des 85 élus socialistes du PSOE, décidée par la direction intérimaire du parti. L'ancien patron de la formation, Pedro Sanchez, n'a pas trouvé d'alliés pour former un gouvernement alternatif.

Des législatives sans majorité

Le Premier ministre partait pourtant de loin : en décembre 2015, le parti libéral Ciudadanos et Podemos, de la gauche radicale, entraient au Congrès. Sa formation, le Parti populaire (PP), incarnant pour certains la "vieille politique", enregistrait son pire score depuis 1993. Dans son camp miné par les affaires de corruption et usé par une dure crise, certains assuraient que sa place était "dans l'opposition".

Mais de nouvelles législatives, organisées le 26 juin après plusieurs mois sans nouveau gouvernement faute d'accord entre les partis, ont commencé à inverser la tendance. Lors de ce scrutin, le PP est resté en première position, alors que le Parti socialiste (PSOE), concurrencé par Podemos, poursuivait sa descente en enfer, avec le pire résultat de son histoire.

Un mandat difficile en perspective

Avec seulement 137 députés du Parti populaire, la tâche sera cependant difficile pour Mariano Rajoy, d'autant qu'il doit commencer par procéder en 2017 à 5,5 milliards d'économies pour réduire le déficit public de l'Espagne comme promis à Bruxelles. Une rigueur qui sera contestée à gauche, car si la croissance pourrait dépasser 3% en 2016, le taux de chômage reste à 18,9%.

La droite n'est pas démunie pour autant : le Premier ministre disposera de l'arme de la dissolution du parlement en cas de blocage que les socialistes chercheront à éviter à tout prix, ayant besoin de se "reconstruire" avant tout nouveau scrutin, note le politologue Pablo Simon, interrogé par l'AFP. Le gouvernement disposera aussi d'un garde-fou au Sénat, où la droite dispose d'une majorité absolue permettant de stopper toute réforme qui lui déplairait.

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