Catalogne : 2,25 millions de votants lors de la consultation sur l'indépendance
Au départ, le gouvernement catalan devait organiser un référendum dont les questions étaient «Voulez-vous que la Catalogne devienne un Etat ?» Et si oui,«voulez-vous que cet Etat soit indépendant ?». Entre-temps, Madrid a interdit le référendum, la justice l'ayant considéré comme illégal.
Le référendum s'est donc transformé en consultation avec interdiction pour les autorités de participer de près ou de loin à son organisation. Les Catalans appellent cette consultation le «9N» (9 novembre).
La puissante organisation indépendantiste «ANC» (Assemblée Nationale de Catalogne) a réussi à organiser cette opération grâce à un important mouvement de mobilisation. Née après l'organisation de «consultes» sur la question de l'indépendance en 2009 et 2011 dans 550 des 947 municipalités de la région, l'ANC est parvenue à porter la voix de la rue jusqu'aux plus hautes sphères politiques. Formée de bénévoles organisés en petits réseaux locaux, l'association revendique 50.000 membres : chefs d'entreprise, fonctionnaires, étudiants ou encore agriculteurs.
L'organisation avait aussi montré sa puissance le 11 septembre dernier en faisant descendre des centaines de milliers de personnes dans la rue, à l'occasion de la Diada (en quelque sorte la «Fête nationale» catalane). Ce jour-là, les manifestants avaient formé dans les rues de Barcelone un gigantesque V (comme vote et victoire)...
Alors que Londres avait laissé l'Ecosse se prononcer sur son indépendance, laquelle a été rejetée par 55,3% des électeurs le 18 septembre 2014, Madrid a préféré bloquer le processus.
A Madrid, le ministre espagnol de la Justice, Rafael Catala, a dénoncé un «simulacre inutile» et «un acte de pure propagande politique sans validité démocratique sans aucun effet juridique». Il a indiqué que le gouvernement allait prendre de nouvelles mesures contre le vote.
Mais vu l'ampleur de la participation, Mariano Rajoy n'a peut être pas fini d'entendre parler de la Catalogne.
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