Barcelone : une grande marche contre la peur, mais non sans quelques divisions
Des roses rouges, jaunes et blanches – aux couleurs de la ville – étaient distribuées aux participants, qui scandaient "No tenim por", "Je n'ai pas peur" en catalan. Un message d'unité accompagné d'une mobilisation des indépendantistes.
Selon la police barcelonaise, ils étaient 500 000, tous unis contre le terrorisme. Neuf jours après les attentats qui ont fait 15 morts en Catalogne, les manifestants qui ont défilé dans les rues de Barcelone, samedi 26 août, n'ont pas hésité à afficher leurs divergences.
Dans cette région où les indépendantistes sont puissants, les pancartes hostiles à la monarchie ou encore au gouvernement conservateur de Mariano Rajoy ont parsemé l'imposant cortège. Et ce, malgré les appels à l'unité lancés notamment par la maire de Barcelone, comme a relevé un journaliste d'Europe 1 sur place.
Ada Colau voulait une manifestation sans drapeau, apolitique. C'est raté. Beaucoup de drapeaux, de pancartes hostiles au Roi ou à Rajoy
— Henry de Laguérie (@henrydelaguerie) August 26, 2017
Des drapeaux et slogans indépendantistes
Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, avait appelé vendredi "tout le monde à participer" à cette manifestation organisée par le gouvernement catalan et la mairie de Barcelone. "Avec toute la société catalane et toute l'Espagne, nous redonnerons un message d'unité et de rejet du terrorisme et d'affection pour la ville de Barcelone", avait assuré le dirigeant conservateur, plutôt accusé jusqu'alors de jeter de l'huile sur le feu des dissensions avec le gouvernement séparatiste de Catalogne.
Alors que le torchon brûle depuis des mois entre le gouvernement espagnol et la région de Catalogne, de nombreux manifestants s'étaient ainsi munis de drapeaux indépendantistes catalans. Sur les pancartes, les slogans reprochaient à l'Etat espagnol de vendre des armes à des pays comme l'Arabie saoudite, accusés de liens avec l'islamisme radicale. "Vos politiques, nos morts", criaient-ils, en dénonçant le fait que Madrid espère vendre prochainement cinq navires de guerre à Ryad.
La marche unitaire a toutefois marqué une trève, le président catalan, Carles Puigdemont – toujours résolu à organiser un référendum d'autodétermination le 1er octobre, malgré l'opposition catégorique de Madrid – marchant non loin de Mariano Rajoy.
Le roi et Mariano Rajoy, en retrait, essuient quelques sifflets
Le roi Felipe, présent lors de la marche – une première depuis le rétablissement de la monarchie en 1975 – a par ailleurs été sifflé par des manifestants. D'autres avaient déployé une banderole montrant le roi serrant la main au roi d'Arabie saoudite.
Gigantesca pancarta con la imagen de Felipe VI dando la mano al rey de Arabia Saudí. #NoTincPor pic.twitter.com/1gFxjYNcdd
— Sara Polo (@SaraPolo) August 26, 2017
Le souverain se positionnait cependant en retrait, plusieurs rangs derrière la banderole de tête, de même que le chef du gouvernement conservateur espagnol, Mariano Rajoy, et de très nombreuses personnalités politiques de tous les partis venues de Madrid et d'autres régions du pays.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.