: Vidéo La Réserve des arts récupère et revalorise les matériaux de la Fashion Week
Si la Réserve des arts ne récupérait pas ces matériaux, ils finiraient sans doute à la poubelle, pourtant ils n’ont été utilisés que “deux semaines, soit 15 à 16 minutes de défilé”, selon Charlène Dronne, directrice associée de la Réserve des arts. Sur près de 25 défilés des quatre Fashion Week par an, qui représentent à eux seuls la moitié de leur collecte annuelle, l’association récupère la scénographie pour la revaloriser dans ses ateliers et donner une nouvelle vie à ces matériaux. “On redécoupe, enlève des agrafes, la colle, les vis, on sécurise le matériau pour être sûrs que l'artiste qui va en faire acquisition puisse le récupérer et le réutiliser de la meilleure manière qui soit. Ça peut être du bois, du métal, de la mercerie, du textile, du mobilier en tous genres, jusqu'à une enveloppe ou une feuille de papier”, indique Charlène Dronne.
“C’est un peu le repaire”
Une fois les matériaux revalorisés, les adhérents de l'association, dont une bonne partie sont des étudiants, viennent se fournir à la Réserve pour dénicher des matières à des prix cassés et parfois introuvables ailleurs. En 2022, l'association a pu récupérer 722 tonnes de matériaux, avec un taux de revalorisation de plus de 80%. “Ça veut dire que 80 % des matières qu'on récupère vont avoir une deuxième vie. On se base sur une règle de 3 à 10 fois moins cher que le prix du neuf”, estime Charlène Dronne. Une étudiante en école de design témoigne de cette initiative : “C'est un peu le repaire pour trouver plein de trucs. Ce sont des matières soit chères, soit pas tout le temps disponibles, donc ça permet d'avoir accès à tout un tas de choses de manière privilégiée”.
Mais aujourd'hui, la Réserve fait face à un défi, trouver un “lieu de repli et de relocalisation de son activité”, l'échéance du bail de leur atelier se terminant le 30 juin 2023. “Nous n'avons pas encore trouvé de lieu de relocalisation et c'est notre plus grand défi, puisque sans foncier, sans entrepôt, l'activité ne peut pas continuer à vivre, et donc pourrait s'arrêter”, confie Charlène Dronne.
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