Vidéo Au beau milieu du Pacifique, l'île Henderson, connue pour son "écologie pratiquement intacte", est désormais noyée sous le plastique
Une équipe de scientifiques a réalisé une expédition, en juin dernier, pour nettoyer les plages de cette île du Pacifique.
Des plages de sable fin, une végétation riche et de nombreuses espèces qui en profitent. L'île Henderson, située dans l'océan Pacifique à 5 500 km des côtes péruviennes, est connue pour son "écologie pratiquement intacte". En 1988, elle a d'ailleurs été inscrite sur la liste du patrimoine mondial. Pourtant, depuis quelques années, les scientifiques se sont rendu compte qu'elle était noyée sous un océan de déchets plastiques.
Le phénomène est dû aux courants océaniques. "Nous y avons trouvé des débris provenant d'à peu près partout", explique Jennifer Lavers, une chercheuse basée en Australie qui a conduit le mois dernier une expédition sur l'île. En effet, elle se trouve au centre du gyre subtropical du Pacifique Sud, un gigantesque tourbillon océanique qui tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, descendant la côte australienne pour remonter ensuite le long de l'Amérique du Sud.
Si c'est une bénédiction qui contribue à ramener des nutriments sur l'île, c'est aussi un véritable tapis roulant, déversant en permanence quantités de plastiques piégés dans ce qui est nommé le vortex de déchets du Pacifique Sud.
Il y avait des bouteilles et des boîtes, toutes sortes de matériel de pêche et les déchets provenaient... eh bien de tous les pays que vous voulez. D'Allemange, du Canada, des Etats-Unis, du Chili, d'Argentine, d'Equateur.
Jennifer Lavers, chercheuseà l'AFP
En 2015 Jennifer Lavers y a réalisé sa première expédition, recensant sept cents morceaux de plastique au mètre carré, soit une des concentrations les plus élevées au monde.
Bientôt de nouvelles expéditions
En juin dernier, elle y est retournée et a organisé sur place un ramassage de déchets. Les équipes ont récolté, au total, six tonnes de plastique en deux semaines. En repartant, elle se souvient avoir assisté au souillage des plages par de nouveaux déchets. "Nous avons pris notre déjeuner et observé en temps réel le rejet par l'océan de bouées, morceaux de cordage et autres déchets", raconte-t-elle.
Pour la chercheuse, qui envisage de nouvelles expéditions vers Henderson en 2020 et 2021, cela ne fait que souligner le fait que les nettoyages de plages ne sont pas une solution à long terme. "Cela illustre la nécessité de fermer le robinet à la source", défend-t-elle, en demandant de plus grandes restrictions concernant les plastiques à usage unique.
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