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Une nouvelle ourse dans les Pyrénées? donnez votre avis

A partir de de ce lundi et jusqu’au 4 février, vous allez pouvoir donner au préfet des Pyrénées-Atlantique votre avis sur le lâcher d'une ourse prévu au printemps prochain dans le Béarn, où il n'y a plus de femelles. Un projet qui suscite le mécontentement des «anti ours» sans pour autant satisfaire ses défenseurs.
Article rédigé par franceinfo
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240 communes du massif pyrénéen sont concernées. Les habitants peuvent déjà trouver sur le site de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques des informations sur l'impact de cette réintroduction. Les remarques de la population seront transmises au ministre de l'Ecologie, qui décidera ou non de lancer l'opération.

Les adversaires du plantigrade dénoncent une consultation “bidon” destinée à entériner une “décision déjà prise”. Gérard Dubuc, président de l’Association de sauvegarde du patrimoine d'Ariège-Pyrénées (Aspap), envisage une “action judiciaire” contre l'Etat.

Bruno Besche-Commenge, vice-président d’un collectif d’associations et d’élus “anti ours” a quant à lui promis des “mesures sur le terrain, y compris sauvages”. Ces associations rejettent fondamentalement “l'ensauvagement” de massifs montagneux humanisés “depuis des millénaires.”

Pour les “pro-ours” par ailleurs, l'arrivée d'une seule femelle est un progrès, mais insuffisant. “Personne ne peut s'imaginer que cela sauvera le noyau occidental”, a déclaré Alain Reynes, directeur de l'association Pays de l'ours-Adet. D’après une étude de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), il faudrait à terme lâcher 17 ours. Au-delà de la question du nombre, l'objectif est d’éviter les “problèmes de consanguinité” , explique Alain Reynes.

D'après lui, 18 ou 19 ours habitent les Pyrénées centrales, et l'ouest du massif n’abrite plus que deux mâles.

1% des décès de bêtes imputables à l’ours

Pour Alain Reynes, il n'y a pas lieu de redouter une augmentation du nombre de brebis tuées par l'ours, puisque la présence du plantigrade a permis de mobiliser “des moyens de protection” : chiens, embauches de bergers, clôtures électriques, etc. ce qui aurait “permis de réduire la mortalité globale” dans les troupeaux.

En 2010 dans le massif pyrénéen, 167 bêtes seraient mortes «de décès imputables à l'ours», selon Christophe Tavin, chargé de mission ours/loup à la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) de Midi-Pyrénées. Soit moins de 1% des pertes annuelles infligées aux troupeaux. Des chiffres contestés par les associations «anti ours».

Cette réintroduction avait été annoncée en juillet par Chantal Jouanno, alors secrétaire d'Etat à l'Ecologie. Face aux protestations d'éleveurs et montagnards farouchement opposés au programme, elle avait déclaré que la politique de lâchers serait réduite à sa plus simple expression, et que seuls les ours tués du fait de l’homme seraient remplacés.

La dernière réintroduction, cinq ours en provenance de Slovénie, date de 2006. La nouvelle arrivante doit remplacer l'ourse Franska, tuée lors d'un accident de la circulation en 2007.

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