Un label plus strict pour la qualité des plages
Imaginez, nous sommes en 2015. Vous êtes en vacances, c'est votre premier jour après une année de dur labeur. Mais vous allez vivre un moment difficile.
_ Vous avez tartiné les sandwiches, consciencieusement placé vos carottes, concombres et autres tomates dans leurs boites, rassemblé les enfants éparpillés partout, les serviettes de plages et la crème solaire. Vous avez affronté les embouteillages sur la route du littoral. Vous avez, de haute lutte, trouvé une place de stationnement. Vous êtes prêt à savourer la juste récompense de ces efforts... et là... vous tombez sur un panneau, planté sur une clôture : “Plage fermée pour cause de non-respect des normes européennes”.
C'est pour éviter ce scénario catastrophe qu'un nouveau label a été mis en place sur le littoral français et sur l'ensemble des plans d'eau ouverts à la baignade. Car une directive européenne imposera des normes beaucoup plus strictes à partir de 2015. 10% des plages françaises seraient obligées de fermer - soit 131 - si ces nouvelles normes étaient mises en place dès aujourd'hui. Il s'agit donc de s'y préparer. Le nouveau label sera attribuable dès l'an prochain.
Les seuils de tolérance de pollution bactériologique seront donc quatre fois plus sévères que les seuils actuels.
Les nouveaux classements des plages en quatre niveaux de qualité
(excellente, bonne, suffisante, mauvaise) seront basés sur une évaluation de la qualité des eaux sur un période de 4 ans, et non plus une seule année.
Les communes devront établir un “profil de vulnérabilité” de leurs plages, en fonction du relief, des marées, mais aussi des sources potentielles de pollution au premier rang desquelles les rivières, qui héritent de nombreux rejets (stations d'épurations, effluents agricoles, fosses septiques etc).
_ Enfin, les obligations en termes d'information seront renforcées pour
permettre une plus grande harmonisation.
Les associations écologistes se félicitent de la mise en place de normes plus contraignantes, mais craignent un effet pervers : que certains Etats de l'Union se contentent de fermer des aires de baignades pour conserver de bons statistiques, plutôt que de lutter contre la pollution. Ainsi, la commission européenne a constaté qu'entre 1990 et 2004, 7.000 aires de baignades avaient disparu sans explication.
Grégoire Lecalot, avec agences
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