Tous les permis de forages d'hydrocarbures suspendus
"Je remets à plat tous les permis " de forages exploratoires "en parfaite harmonie avec le ministre (du Redressement productif Arnaud) Montebourg ", a déclaré Nicole Bricq, à l'occasion d'une conférence de presse sur le sommet Rio+20.
"Je remets donc à plat le permis de la société Shell en Guyane ", a indiqué la ministre, en ajoutant: "On est très attachés à la protection de la faune marine et de l'environnement, et nous n'avons aucune garantie quant à ça ".
Une décision applaudie par Greenpeace qui demande dans la foulée, dans un communiqué que le gouvernement se prononce pour une "interdiction globale de tout
projet d'extraction d'hydrocarbures non conventionnels, à terre comme en mer.
Tous les permis d'exploration et d'exploitation de forage profond mais aussi des
pétroles et gaz de schiste sur le sol français doivent être annulés
définitivement. Une interdiction qui doit concerner aussi les projets menés sous
couvert de recherche scientifique".
De son côté, le groupe pétrolier se dit stupéfait.
"C'est vraiment très surprenant si l'on considère le soutien qu'il y a eu à ce projet au niveau régional en Guyane, et compte tenu de l'opportunité majeure que cela représente pour la France et pour la Guyane française en particulier ", a déclaré un porte-parole de Shell France.
Une décision qui intervient alors que dès cet été Shell doit réaliser deux nouveaux forages ainsi qu'une nouvelle campagne d'étude sismique au large de la Guyane. La multinationale envisage quatre forages ultra-profonds à 150 km au large de Cayenne à des profondeurs entre 1.800 et 2.500 m.
Manquements à la loi
L'offshore se développe très fortement aujourd'hui et des questions se posent autour de la sécurité dans ces gisements de haute mer.
Cinq grandes organisations écologistes mettent en garde devant les risques pour l'environnement et dénoncent des manquements à la loi dans les campagnes de forages exploratoires.
Les écologistes citent notamment un rapport rendu public récemment par le Conseil économique et social.
Ses auteurs, Alain Feretti et Jacques Beall préconisent une réglementation internationale spécifique pour anticiper les risques environnementaux.
Les deux rapporteurs préconisent une "refonte du cadre international et français ". Il n'existe "aucune réglementation internationale spécifique à l'activité offshore ".
L'Agence de protection de l'environnement américaine (EPA) estime que 20 000 fuites de pétrole ont lieu chaque année aux Etats-Unis. Il y a quelques mois, The Guardian avait révélé que chaque semaine ou presque, les plateformes pétrolières laissent fuir du pétrole et du gaz dans les eaux de la Mer du Nord.
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