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Sur la côte nord-est du Japon, un paysage dévasté s'offrait dimanche aux yeux des observateurs

Le bourg portuaire de Minamisanriku a presque disparu. On est sans nouvelles de plus de la moitié de ses 17.500 habitants. Les autres ont été évacués.Dimanche, policiers et soldats ont continué à fouiller les décombres mais le plus souvent c'était pour en extraire des dépouilles placées dans des sacs de toile verte.
Article rédigé par France2.fr
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Des habitants de la ville de Tagajo, préfecture de Miyagi, le 12 mars 2011. (AFP/Kazuhiro Nogi)

Le bourg portuaire de Minamisanriku a presque disparu. On est sans nouvelles de plus de la moitié de ses 17.500 habitants. Les autres ont été évacués.

Dimanche, policiers et soldats ont continué à fouiller les décombres mais le plus souvent c'était pour en extraire des dépouilles placées dans des sacs de toile verte.

Dans la ville de Kamaishi, les sirènes d'évacuation ont retenti assez tôt pour permettre aux plus chanceux des habitants de gagner les hauteurs. Juste avant de voir avec effroi la mer démontée envahir et recouvrir leurs maisons.

"J'ai essayé de m'enfuir avec mon mari, mais rapidement l'eau nous a encerclés et contraints à trouver refuge au deuxième étage d'une maison dont je ne connaissais pas les habitants", raconte une femme âgée.

"L'eau est montée jusqu'au deuxième étage, et, sous nos yeux, le propriétaire de la maison et sa femme ont été emportés. Nous n'avons absolument rien pu faire".

La vague déferlante qui a submergé toute la côte a emporté les voitures comme de simples jouets et retourné les camions. Ils jonchent désormais les rues de la grande cité de Sendai, où une sirène d'alarme se fait entendre de temps à autre dans la nuit glacée de samedi à dimanche.

Des conteneurs qui étaient empilés dans le port se retrouvent éparpillés sur le rivage. Des montagnes de déchets éventrés sont répandues dans les rizières alentours.

Hôpital de Sendai: lendemains difficiles
Dans la principale ville de la zone, plongée dans le noir, l'hôpital Sendai Teishin, fonctionnant grâce à son générateur d'électricité, ressemble à un phare.

Ses lumières ont attiré une cinquantaine de survivants qui ont trouvé refuge dans le hall d'entrée, à la recherche d'un abri pour échapper au froid nocturne.

"Beaucoup d'entre eux n'habitent pas la préfecture de Miyagi. Ils avaient rendu visite à des malades ou étaient venus pour un traitement" avant le séisme, explique à l'AFP un porte-parole de l'établissement, Masayoshi Yamamoto.

Le manque d'eau et d'électricité sont parmi les principaux problèmes. Les responsables de l'hôpital se demandent jusqu'à quand ils vont tenir avec leurs réserves.

Ils ajoutent que, dès lundi, ils pourraient ne plus avoir suffisamment de nourriture pour leurs patients.

L'essence fait également défaut et les files d'attente aux pompes encore ouvertes en témoigne. J'ai pourtant vraiment besoin d'essence", se désole Sayuri Aizawa, une retraitée de 64 ans. Comme sa maison a été "emportée par les flots", elle est contrainte de dormir avec son mari dans leur voiture.

Une autre femme, attendant à la station-service, est elle engoissée par les répliques du tremblement de terre. "La terre tremble encore toutes les heures", déplore-t-elle. De nombreuses secousses atteignent la magnitude 5.

Un homme survit deux jours en pleine mer
Un Japonais de 60 ans a été secouru dimanche à 15 km de la côte nord-est du Japon après être resté deux jours accroché à un morceau du toit de sa maison emportée par le tsunami, a rapporté le ministère de la Défense.

Hiromitsu Shinkawa a été repéré par un destroyer de la marine au large de la région de Fukushima vers 12H40 locales (03H40 GMT), selon le ministère.

Selon l'agence Jiji, cet habitant de la ville de Minamisoma a indiqué à ses sauveteurs qu'il s'était "mis à courir en apprenant que le tsunami arrivait".

"Mais j'ai fait demi-tour pour récupérer quelque chose chez moi et j'ai été emporté. Je me suis accroché à un morceau de toit de ma maison et c'est ce qui m'a sauvé", a-t-il ajouté.

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