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Shanghai va fermer plus de 150 usines pour Disneyland

Disney doit ouvrir un parc d'attraction l'an prochain - le premier en Chine continentale. Afin de s'attirer ses bonnes grâces, les autorités de Shanghai vont faire fermer 153 sites industriels polluants et obsolètes.
Article rédigé par Delphine Sureau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Le futur Disneyland de Shanghai est encore en chantier © REUTERS)

La pollution chinoise en images, c’est un brouillard épais, chargé en particules - notamment en PM2.5, ces particules fines qui sont les plus dangereuses pour la santé parce qu’elles pénètrent au plus profond des poumons. Lors d’une journée de grosse pollution où le taux atteint les 300 ou 400 microgrammes par m3 d’air, et il y en a plus de 100 comme ça chaque année, on évite de sortir les enfants. Y compris dans les écoles pour la récréation.

Imaginez l’effet dans un parc d’attractions fraichement inauguré… C’est une mauvaise publicité qu’à la fois Disney et la municipalité de Shanghai veulent éviter. 

153 usines vont devoir donc fermer. Des usines chimiques, des usines de textile ou de fabrication de pièces mécaniques. Elles sont situées en grande banlieue, dans le sud de Shanghai, à une quinzaine de km à vol d’oiseau du parc Disney. La municipalité a annoncé leur départ pour la fin de l’année prochaine, au plus tard. D’après la mairie, ce sont des usines "hautement polluantes, et peu efficaces", très gourmandes en énergie. 

Un vaste plan de dépollution

On ne connaît pas le coût de ces fermetures, ni le nombre de personnes qui vont perdre leur emploi. Mais ce qui est certain, c’est que les usines n’ont pas le choix. Cette zone, une fois dépolluée, deviendra une zone d’éco-tourisme, avec des terrains agricoles. Mais le projet n’est pas encore clairement défini. 

Sans l'arrivée de Disney, ces usines auraient sûrement fermé. Cela fait partie du plan de dépollution de Shanghai qui veut se débarrasser de ces vieilles usines pour devenir une ville de services. Le mouvement a été amorcé lorsque la ville a accueilli l’Exposition Universelle en 2010.

Et puis il ne faut pas oublier qu’en mars 2014, Li Keqiang a déclaré la guerre à la pollution. Rien que sur l’année 2015, le Premier ministre chinois s’est engagé nationalement à produire 27 millions de tonnes d’acier en moins, et 42 millions de tonnes de ciment. Ainsi qu'à fermer 50.000 usines qui fonctionnent au charbon.

A l’approche de la COP 21, la conférence sur le climat, la Chine sait que tous les regards sont tournés vers elle.

Ouverture prévue l'année prochaine 

L'ouverture du futur Disneyland est normalement prévue pour le premier semestre 2016. Il y a de fortes chances pour que le Parc ouvre pendant le Nouvel an chinois, fin février. Ce sont les vacances nationales, et le parc est assuré de faire le plein à cette période. Mais il n'y a pas de date exacte, les travaux ont pris un peu de retard.

C’est la première enseigne Disney en Chine continentale - il en existe un petit à Hongkong. L’américain a donc vu les choses en grand : un investissement de 5 milliards d’euros, pour un site de 4 km². L’américain veut séduire les 330 millions de Chinois habitant à moins de trois heures de route du nouveau parc.

Ce Disney ne sera pas comme les autres : il aura des caractéristiques chinoises. Ca a été la condition des autorités chinoises pour autoriser l’implantation du parc. Concrètement, les sept nains de Blanche Neige chanteront en mandarin. La comédie musicale "Le Roi Lion" a été adaptée en chinois. De nouveaux personnages représenteront les 12 signes astrologiques chinois. Il y aura aussi de l’architecture locale : des portes Shikumen, typiques de Shanghai, et des sculptures de dragons. Et Mickey enfilera même une veste de soie chinoise...

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