"Sauvez votre logo !"
Elles sont des centaines de marques à utiliser l’image des animaux pour les représenter. Ainsi, la panthère noire est devenue l’ambassadrice des peintures Dulux Valentine à travers le monde, le lion de Peugeot roule crinière au vent, l’éléphant de Côte d’Or se fait croquer avec délice par les gourmands et depuis 1921 la vache rouge de Léon Bel rit toujours aux éclats.
Evocateurs de symboles et de valeurs, les animaux sont ainsi mis à contribution pour servir la stratégie marketing et de communication d’un grand nombre d’entreprises et d’organismes.
_ Des animaux qui pour certains risquent de ne plus exister bientôt qu’en photo dans les encarts publicitaires des magazines. Selon la Liste Rouge de l’IUCN, au moins un oiseau sur huit, un mammifère sur quatre et un amphibiens sur trois sont en effet menacés d'extinction. Difficile d’ignorer que le Panda en fait partie. En sa qualité d'animal le plus rare au monde, il a été choisi en 1961 comme emblème par la célèbre ONG de protection de la nature World Wild Foundation (WWF). Mais d’autres sont moins médiatisés. Pourtant on les trouve dans la plupart des rayons de nos supermarchés. C’est le cas par exemple du Kiwi, oiseau terrestre nocturne de la taille d’une poule que l’on trouve uniquement en Nouvelle Zélande à l’état naturel mais dont l’image est vendue dans quelque 180 pays où sont distribués les boîtes de cirage du même nom.
L'idée de campagne internationale Save your logo est donc simple. Lancée par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM), la Banque mondiale et l'Union internationale pour la conservation pour la nature (UICN), elle consiste à inviter les entreprises à sauvegarder leur animal totem en apportant un soutien à sa préservation dans la nature.
_ Une démarche qui associe fonds privés et fonds publics en demandant notamment à chaque entreprise qui accepte de participer à l'opération une contribution de 1,5 million d'euros sur trois ans, versés à un fonds Save your logo, hébergé par la Banque mondiale qui l'abondera à hauteur de 33% des versements effectués. Les particuliers peuvent également contribuer avec des dons en faveur de la biodiversité en général.
"Les entreprises qui ont pu profiter de l'image positive de ces animaux ont ainsi l'occasion de leur manifester leur reconnaissance ", a souligné hier le ministre du Développement durable Jean-Louis Borloo à l’occasion du lancement de l’opération.
_ Et déjà certaines marques ont répondu à l’appel, à commencer par Lacoste, qui utilise depuis plus de 75 ans un crocodile comme logo et qui s’est engagé à soutenir les projets qui seront sélectionnés par le FEM pour la protection des crocodiliens actuellement menacés d'extinction. A l’instar de la marque au crocodile, MAAF Assurances, qui a choisi le dauphin pour emblème, a également annoncé sa participation à l’opération. Une bonne nouvelle pour les dauphins des fleuves d'eau douce notamment, particulièrement menacés.
Ces premières initiatives sont encourageantes mais encore loin d'être suffisantes. " L'opération sera une réussite quand nous aurons au moins 30 millions de dollars (22 millions EUR) versés par des entreprises à nos côtés ", a indiqué Monique Barbut, présidente du FEM.
_ Par ailleurs, de nombreuses autres espèces en danger "n'ont pas la chance de faire l'objet d'un logo", a fait remarquer Jean-Louis Borloo. Aussi, "si des entreprises souhaitent adopter un de ces orphelins de la biodiversité, nous pouvons leur faire des propositions d'adoption ", a-t-il indiqué.
Cécile Mimaut, avec agences
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