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COP 23 : "Les négociations sur le climat ne doivent pas rester otage du comportement de Donald Trump"

Les négociateurs de 196 pays se retrouvent à Bonn, en Allemagne, lundi, pour une nouvelle conférence internationale sur le climat. Cette COP 23 revêtira une dimension politique, avec le retrait des États-Unis de l'accord de Paris. 

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La COP 23 s'ouvre à Bonn, en Allemagne, le 6 novembre 2017 (ici, des tentes installées à Bonn en vue de la conférence). (OLIVER BERG / AFP)

Pratiquement deux ans après la signature de l'accord de Paris, diplomates et négociateurs se retrouvent à Bonn, en Allemagne, pour une nouvelle conférence internationale sur le climat. La COP 23, qui s'ouvrira à partir de lundi 6 novembre, doit faire avancer la mise en application du texte. L'objectif est toujours le même : réduire le réchauffement climatique en dessus de 2° d'ici la fin du siècle. 

Une délégation sera particulièrement scrutée : celle des diplomates américains. Comment vont-ils se comporter, alors que leur président Donald Trump a promis de retirer son pays de l'accord d'ici 2020 ? "Ils vont répondre aux orientations qui sont données par le secrétaire d'État américain, Rex Tillerson" affirme Pierre Cannet du WWF. À savoir : ne plus faire d'efforts pour réduire la pollution américaine, ne plus aider les pays pauvres à s'adapter au changement climatique.   

Passer outre l'attitude des États-Unis

Le responsable énergie et climat de l'ONG garde toutefois espoir : "Les diplomates américains vont suivre les orientations données, mais certains sont connaisseurs du dossier puisqu’ils ont participé eux-mêmes à la conclusion de l’accord de Paris. On espère pouvoir compter sur leur bonne intelligence pour faire en sorte que finalement, ils n’aillent pas obstruer, bloquer les avancées des discussions." 

Surtout, ces obstructions américaines pourraient influencer d'autres pays, tentés de revenir en arrière. Celia Gauthier, de la Fondation pour la nature et l'homme estime ainsi qu'il faut avancer coûte que coûte, notamment avec d'autres acteurs que les États-Unis : "Il y a des acteurs aux États-Unis qui se bougent, des États fédérés, des collectivités territoriales… qui peuvent mettre en commun de la solidarité climatique internationale, ils en ont montré la volonté." "Ces négociations internationales, prévient-elle, ne doivent pas rester otage du comportement de la Maison blanche et de Donald Trump."

Emmanuel Macron fera le déplacement pour défendre l'accord

Celia Gauthier alerte : "Il y a aussi nos pays qui ont leurs propres responsabilités, qui restent engagés dans l’accord de Paris et qui, pourtant, continuent à ne pas tenir leurs engagements financiers. C’est donc vers eux que nous nous tournons et que l'on regarde aujourd’hui." Il y a un mois, le Programme des Nations unies pour l'environnement qualifiait d'"extrêmement improbable" le maintien du réchauffement climatique en dessous des 2°. Face à ses projections alarmistes, Emmanuel Macron fera le déplacement pour défendre l'accord de Paris, en danger, faisant de cette COP une conférence diplomatique et politique. 

COP 23 : le décryptage d'Anne Laure Barral pour franceinfo
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