Quel sort pour les éléphantes du parc de la Tête d'Or ?
D'un côté, la préfecture, la mairie de Lyon, propriétaire du zoo, et le tribunal administratif : tous les trois, au nom du principe de précaution, prônent l'euthanasie des deux pachydermes pour éviter une éventuelle contagion à l'homme. De l'autre, le cirque Pinder propriétaire des deux bestiaux, la fondation Brigitte Bardot, des Lyonnais anonymes et les dizaines de milliers de signataires de plusieurs pétitions sur internet, prompts à défendre Baby et Népal, 42 ans chacune, en ordre dispersé. Bref, un éléphant, ça mobilise énormément...
Retour sur cette pesante affaire. Les deux animaux appartiennent au cirque Pinder, mais ont été prêtées au zoo de Lyon en 1999 pour y passer une "paisible " retraite. Mais en 2010, des tests tuberculiniques positifs transforment cette retraite en isolement : Baby et Népal sont écartées du public et n'ont plus que des contacts très protégés avec les soigneurs. Cette situation aurait pu durer encore longtemps, mais la mairie et la préfecture en ont décidé autrement, ordonnant ce mois de décembre de les conduire à l'abattoir. Question de santé publique, disent-elles. Un argument retenu par le tribunal administratif qui a donné vendredi son feu vert à l'euthanasie des deux bestiaux.
"Un complot d'assassinat d'éléphant", selon Pinder
Pourtant, le patron du cirque Pinder, Gilbert Edelstein, ne l'entend pas ainsi. C'est lui qui a saisi le tribunal administratif le semaine dernière, réclamé la "grâce présidentielle ", et menace aujourd'hui de se pourvoir en cassation. Il estime que les animaux sont soignables, que leur infection à la tuberculose d'ailleurs n'a jamais été prouvée. Il fait valoir aussi "la valeur sentimentale et économique " des deux bestiaux, invoque "leur appartenance à une espèce protégée " et accuse la mairie de Lyon de "complot d'assassinat d'éléphants ". Le patron de Pinder propose donc de les reprendre pour les installer à Pers-en-Gâtinais, site de son futur parc d'attraction.
De son côté, la fondation Brigitte Bardot met en cause, d'un même jet, dans une lettre les cirques "qui exploitent de façon ignoble et dans des conditions inadaptées les animaux sauvages comme les éléphants " et la justice pour sa décision "révoltante et inhumaine ". Et propose à son tour d'héberger les éléphantes pour leur offrir une douce fin de vie.
Pendant que tout ce petit monde s'écharpe sur leur sort, les deux éléphantes profitent du petit sursis offert par les fêtes de Noël. Mais la mairie de Lyon rappelle qu'une de leurs congénérères, Java, est déjà morte en août dernier des suites de la tuberculose.
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