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Pourquoi l'extinction des éclairages de vitrines et de façades devient obligatoire

A partir du lundi soir, une nouvelle réglementation entre en vigueur. Francetv info détaille les trois raisons pour lesquelles nous allons baisser la lumière.

Article rédigé par Vincent Daniel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le front de Seine, à Paris. A partir du 1er juillet 2013, les règles de l'éclairage nocturne des bureaux et commerces changent. (JACQUES LOIC / AFP)

Eteindre la lumière en sortant du bureau n'est plus une option. L'extinction des vitrines, magasins, bureaux et façades de bâtiments la nuit devient obligatoire à partir du lundi 1er juillet, avec des dérogations possibles pour certaines zones touristiques et au moment des fêtes.

Cette nouvelle obligation légale impose que l'éclairage des bâtiments non résidentiels, comme les monuments, mairies, écoles, gares, entreprises ou encore entrepôts, devra être coupé au plus tard à 1 heure du matin, en vertu de l'arrêté qui entre en vigueur le 1er juillet. Idem pour les vitrines de magasins qui devront être éteintes entre 1 heure et 7 heures. Les contrevenants risquent jusqu'à 750 euros d'amende, les contrôles revenant aux maires et aux préfets. Pour le ministère de l'Ecologie, ces mesures se veulent avant tout "pédagogiques". Francetv info détaille les trois raisons pour lesquelles nous allons éteindre la lumière.

 Pour diminuer la consommation d'électricité 

Cette extinction des feux obligatoire concrétise des promesses nées du Grenelle de l'environnement, et devrait permettre d'alléger un peu la facture d'électricité. Les économies espérées sont de l'ordre de 2 térawattheures (TWh) par an, ce qui représente l’équivalent de la consommation annuelle en électricité de 750 000 ménages, soit 200 millions d'euros, selon le ministère de l'Ecologie. 

Toutefois, le Syndicat de l'éclairage, qui regroupe une cinquantaine d'entreprises de matériel électrique, chiffre la baisse de la consommation à seulement 0,5 TWh, soit quatre fois moins que ce qu'avance le gouvernement. Tout en se disant favorable à la démarche, l'organisation estime que des dispositions portant sur l'efficacité énergétique (les modes d'éclairage et le matériel utilisé) permettraient d'économiser jusqu'à 16 TWh dans les bâtiments non résidentiels, dont la consommation annuelle totale (jour et nuit) pour l'éclairage atteint 37 TWh. Et le syndicat souligne que 90% de l'énergie utilisée pour l'éclairage est consommée le jour.

Pour préserver la faune et la flore

Cette extinction doit aussi permettre de réduire la pollution lumineuse en ville, peu appréciée des animaux. "En effet, l'excès d'éclairage, notamment dans les agglomérations, a des conséquences sur les écosystèmes (perturbation des espèces)", précise le ministère dans sa circulaire. Les migrations et l'alimentation des oiseaux sont par exemple déréglées. Certaines espèces sont éblouies, d'autres encore, nocturnes ont besoin d'une obscurité complète pour se développer ou même se reproduire. Et le phénomène d'attraction ou de répulsion de la lumière ne concerne pas que les animaux et les insectes, les plantes sont aussi touchées.

"Les nuisances lumineuses peuvent ainsi affecter les équilibres des écosystèmes en perturbant en particulier la chaîne alimentaire et les relations proie/prédateur", explique l'Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturnes, qui déplore une "érosion de la biodiversité".

Pour améliorer notre sommeil

La nature n'est pas la seule déstabilisée par cet excès de lumière la nuit. Les humains sont aussi sont perturbés par les enseignes lumineuses et autres éclairages. Selon l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), la lumière artificielle nocturne gêne le sommeil de 42% des Français. "Elle a des conséquences délétères, susceptibles de nuire au repos, et peut perturber sommeil et santé", indique l'INSV.

Enfin, en diminuant cette intensité, les habitants des grandes villes vont pouvoir (re)découvrir les étoiles. "Un ciel sans pollution lumineuse permet d'apercevoir plus de 7 000 étoiles en même temps", souligne l'Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturnes.

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