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Nucléaire, pesticides, Ceta… Les quatre couleuvres que Nicolas Hulot a dû avaler depuis qu’il est au gouvernement

Le ministre de la Transition écologique avance à contre-courant au sein du gouvernement. Dernier exemple en date, la décision de reporter les objectifs de réduction de la part du nucléaire dans la production énergétique française.

Article rédigé par franceinfo - Hugo Cailloux
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Publié Mis à jour
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Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, sur le perron de l'Elysée, à Paris, le 4 octobre 2017. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

"Il n'avale plus des couleuvres, il avale des boas constrictors." Le député européen Europe Ecologie-Les Verts Yannick Jadot s'est fendu d'une attaque en règle, mercredi 8 novembre sur franceinfo, contre le ministre de la Transition écologique et solidaire. En cause, la décision de Nicolas Hulot de reporter les objectifs de réduction de la part du nucléaire dans la production énergétique française.

Depuis plusieurs mois, l'ancien candidat à la primaire écologiste doit se justifier sur sa difficulté à gagner des arbitrages dans le gouvernement du Premier ministre Edouard Philippe, ancien député Les Républicains et réputé pour ne pas être en pointe sur les questions environnementales.

Franceinfo revient sur les quatre couleuvres qu'a dû avaler Nicolas Hulot depuis qu'il a été nommé ministre, en mai 2017.

Sur le nucléaire, des accusations de revirement

"C'est trop grave", disait Nicolas Hulot en 2011 à propos du nucléaire, évoquant la catastrophe de la centrale de Fukushima (Japon). Six ans plus tard, devenu ministre, il décide de reporter l'objectif de réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité française à 2030 ou "au plus tard" à 2035. La loi de transition énergétique de 2015 prévoyait une échéance en 2025.

Pour justifier le report, Nicolas Hulot a affirmé, mardi sur BFMTV, que l'objectif de 2025 était "inatteignable", se laissant "un an pour regarder tous les scénarios". Sa décision n'a pas tardé à faire réagir les écologistes, qui le jugent affaibli. "Il y a avant tout un problème de volonté politique", a par exemple lancé sur RFI David Cormand, le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, ancien parti du ministre. "Nicolas Hulot se doit d'être le rempart des lobbies du pétrole et du nucléaire", a ajouté Greenpeace dans un communiqué. "Ne rien céder aux lobbies, oui, je m'y efforce", a assuré l'intéressé à l'Assemblée nationale, en octobre.

Sur le glyphosate, un bras de fer entre ministres

Il a monté le ton. Nicolas Hulot a répondu sèchement à sa prédécesseure au ministère, Ségolène Royal, qui l'avait appelé à "rester ferme" sur l'interdiction du glyphosate, ce produit classé comme "cancérigène probable" par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). "Je passe mon temps au téléphone avec mes homologues européens. La France a la position la plus ferme", lui a-t-il rétorqué mercredi, sur BFMTV.

Le ministre a ajouté que la France voterait contre un renouvellement de plus de trois ans de la licence du glyphosate à la Commission européenne. Nicolas Hulot s'oppose ainsi au porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner. Ce dernier avait affirmé que la France était prête à accepter un renouvellement pour quatre ans. Dans un premier temps, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, avait tablé sur sept ans.

Tout en affichant sa détermination face au gouvernement, Nicolas Hulot ne souhaite pas brusquer les professionnels qui utilisent en masse ce pesticide. "Derrière, il y a aussi les agriculteurs, dont on ne peut pas ignorer la difficulté et la détresse", a-t-il souligné.

Sur les pesticides, du poing sur la table

Ce fut l'une des premières polémiques auxquelles Nicolas Hulot a été confronté après sa nomination au gouvernement. En juillet, le ministre de la Transition écologique avait dû taper du poing sur la table lorsque son homologue de l'Agriculture avait affirmé que l'interdiction des néonicotinoïdes, des pesticides tueurs d'abeilles, pourrait être levée par dérogation. Nicolas Hulot avait alors dû faire un démenti, affirmant que les arbitrages avait déjà été rendus.

Matignon avait donné raison à Nicolas Hulot, confirmant l'interdiction de ces substances et assurant que le sujet était déjà tranché.

Sur le Ceta, l'appel du pied aux parlementaires

"La messe n'est pas dite, soyons vigilants", a lancé Nicolas Hulot sur BFMTV, ce mercredi. Le projet de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne (Ceta) est entré en vigueur de manière provisoire le 21 septembre. Avec le risque de voir atterrir dans l'assiette des Français de la viande aux antibiotiques et du saumon OGM. Le ministre de la Transition écologique a récemment annoncé que le Ceta pourrait être ratifié par le Parlement français autour du second semestre 2018. Mais il compte sur les parlementaires pour veiller au grain. Si la France ne parvient pas à "se protéger des effets néfastes" de cet accord, députés et sénateurs devront "en tirer les conséquences" lors de sa ratification, a-t-il prévenu.

Nicolas Hulot, ex-envoyé spécial de François Hollande pour la COP21, avait expliqué à franceinfo mi-octobre qu'il craignait "que cet accord ne soit pas climato-compatible". "Le Ceta est fait dans une grande opacité. Si l'on veut tenir nos objectifs, il faut y mettre fin", avait-il martelé.

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