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Chlordécone aux Antilles : le gouvernement annonce de nouvelles mesures

En déplacement en Guadeloupe, le ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco, a annoncé des mesures pour "une vraie réparation". Le chlordécone, répandu dans les bananeraies, a été interdit aux Etats-Unis dès 1975, mais autorisé jusqu'en 1993 aux Antilles françaises.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco, après une réunion à l'Elysée, le 14 juin 2023,à Paris. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"Maintenant, je veux dire que c'est l'action." Le ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco, a annoncé plusieurs mesures visant à vivre sans "risque chlordécone", dont la prise en charge du coût du traitement de l'eau potable, lors d'un déplacement de deux jours en Martinique et en Guadeloupe. "On part ensemble sur la construction d'une vraie réparation", a commenté le ministre, mercredi 28 juin, sur l'antenne de la radio locale RCI.

Le chlordécone, répandu dans les bananeraies pour lutter contre le charançon de la banane, a été interdit aux Etats-Unis dès 1975, mais autorisé en France de 1972 à 1990, et même jusqu'en 1993 aux Antilles, où il a bénéficié d'une dérogation, sous la pression de planteurs, d'industriels et de certains politiques. En raison d'une dégradation naturelle lente, cette molécule contamine toujours les parcelles sur lesquelles elle a été utilisée.

"Doubler l'effort sur la recherche et l'innovation"

Jean-François Carenco avait déclaré lors de son précédent déplacement en Martinique, en janvier, reconnaître "l'humiliation qu'on a fait subir à des gens en faisant traîner cette affaire pendant trente ou quarante ans". Le gouvernement a ainsi annoncé "prendre en charge, de façon exceptionnelle et dérogatoire, le surcoût du traitement de l'eau potable engendré par la pollution au chlordécone", mardi, dans un communiqué s'inspirant de l'amendement proposé par la sénatrice de Martinique, Catherine Conconne, qui avait été adopté à l'unanimité par le Sénat en décembre.

Sept stations de production d'eau potable sont concernées – six en Guadeloupe et une en Martinique. "Au cours des dernières années, la qualité de l'eau distribuée est conforme aux limites de qualité fixées pour les pesticides à plus de 97,5% en Guadeloupe et à 100% en Martinique", assure le gouvernement. L'Etat prévoit aussi de "financer une aide aux éleveurs de bovins touchés par la pollution au chlordécone".

Les pêcheurs, autre profession concernée, bénéficieront d'une simplification et du prolongement de l'aide financière qui leur est consacrée jusqu'à fin 2027. En 2022, 344 pêcheurs en ont bénéficié, selon le gouvernement. Enfin, l'exécutif entend "doubler l'effort sur la recherche et l'innovation à horizon 2030". "La santé de la femme et des enfants, la dépollution des sols et l'expérimentation en grandeur nature des découvertes des chercheurs" font partie des domaines qui bénéficieront de ces financements.

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