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Pénurie d'eau à Mayotte : une "situation terrible sans aucune réaction forte" pendant plusieurs semaines

Laurent Kavanate, directeur de la publication de Mayotte Hebdo dénonce jeudi l'inertie du gouvernement face à la pénurie d'eau qui touche l'île de Mayotte depuis plus de deux mois. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des habitants de l'île de Mayotte remplissent des bidons d'eau à un point de collecte, dans le village de Tsararano en décembre 2016. (ORNELLA LAMBERTI / AFP)

Après plus de deux mois de crise, le gouvernement a promis mercredi 22 février des mesures pour lutter contre la pénurie d'eau courante à Mayotte. La construction d'une usine de désalinisation d'ici 2020 a été annoncée et jusque-là, un tanker pouvant transporter 500 000 mètres cube d'eau fera des navettes entre Mayotte et La Réunion.

Environ 65 000 habitants en manque d'eau

La moitié de l'île, toute la partie sud, est concernée par cette pénurie d'eau "exceptionnelle", explique Laurent Kavanate, directeur de la publication de Mayotte Hebdo, sur franceinfo : ce sont "huit communes sur les dix-sept de Mayotte et 65 000 habitants sur les 200 000 qui n'ont de l'eau qu'un jour sur trois."

"Il n'y a pas eu de saison des pluies cette année", "conséquence concrète et directe" du réchauffement climatique, poursuit le journaliste. "Deux jours sans eau dans les écoles, les collèges, les entreprises, les restaurants, c'est très difficile donc ça provoque une vraie crise."

Problèmes sanitaires

L'Agence régionale de santé fait état "de diarrhées et de problèmes liés à l'eau" dans toute la partie sud de l'île, s'inquiète Laurent Kavanate, d'autant que la crise pourrait atteindre le nord du 101e département français. "La population a souffert pendant plus d'un mois de cette situation terrible sans aucune réaction forte", s'insurge-t-il.

"Il a fallu attendre des manifestations de citoyens les 1er et 2 février pour que, dans la foulée, le 3 février, la ministre de l'Outre-mer transmette un communiqué où elle s'engageait à débloquer 500 000 euros, pour acheter ne serait-ce que des citernes et des bouteilles d'eau pour les écoles", conclut le journaliste mahorais.

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