Cet article date de plus de dix ans.

Pêche profonde : Intermarché ne descendra plus sous 800 mètres

La lutte contre le chalutage profond gagnerait-elle du terrain ? Le Parlement européen a échoué à l'interdire en décembre mais la prise de conscience gagne du terrain. A tel point que la Scapêche, le principal armateur français de pêche fraîche, filiale d'Intermarché, a annoncé qu'elle ne ferait plus descendre ses filets au-delà de 800 mètres.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Maxppp)

Une nouvelle victoire pour les ONG, très mobilisées contre le chalutage en eau profonde. Après Casino, Carrefour et Auchan qui, en décembre, s'engageaient à cesser de vendre les poisseaux d'eau profonde en 2014 (sabre noir, grenadier, lingue bleue, empereur...), c'est Intermarché qui fait un pas. De géant : Intermarché, via sa filiale Scapêche, est le principal armateur français de pêche fraîche - six de ses 18 chalutiers pratiquent la pêche profonde.

Intermarché a donc annoncé que ses filets ne descendraient plus sous les 800 mètres, pour "tendre la main aux ONG" . Un premier pas, même si Greenpeace regrette déjà que la limite des 600 mètres n'ait pas été retenue. "800 mètres c'est encore trop profond par rapport à la vulnérabilité des espèces et des milieux océaniques" , dit aussi le WWF. Au-delà de 400 mètres, et jusqu'à 1.200 mètres, la lumière est nille, et les sources pour se nourrir plus que limitées.
Les scientifiques dénoncent le chalutage profond, qui racle les fonds marins, et détruit au passage les coraux et les éponges. Comme un bulldozer dans un jardin, disent-ils...

La Commission européenne avait proposé, en juillet 2012, d'interdire ce chalutage d'ici deux ans. Mais les discussions ont beaucoup traîné au Parlement européen, et les députés ont finalement rejeté l'interdiction le 10 décembre dernier. Un nouveau vote est prévu cette année, une fois que les 28 membres auront arrêté leur position.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.