Comment l'Etat donne un coup de pouce à la voiture électrique
Le gouvernement a annoncé mercredi une série de mesures destinées à aider au développement de la voiture électrique.
ENVIRONNEMENT - La voiture électrique bénéficiera d'un "tarif préférentiel" sur les péages et les parkings. Ce coup de pouce fait partie d'une série de mesures dévoilées mercredi 3 octobre par le gouvernement, pour favoriser le développement de la voiture électrique et compléter le plan d'aide à la filière automobile française annoncé en juillet.
A l'issue d'une réunion avec les professionnels du secteur et les ministres du Transport et de l'Ecologie, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a déclaré que l'objectif était de mettre en place les mesures "avant la fin de l'année". Mais l'Etat va devoir faire face à deux défis de taille, avant que la voiture électrique ne devienne un moyen de locomotion branché.
Défi 1 : un problème d'autonomie
Bien que le gouvernement ait annoncé une enveloppe de 50 millions d'euros pour favoriser l'essor des bornes de recharges, "ces mesures facilitent l'usage de la voiture électrique mais elles ne résolvent pas pour autant l'essentiel de ce qui fait barrage à l'intention d'achat, à savoir l'autonomie réduite des voitures elles-mêmes", relativise Bertrand Rakoto, spécialiste du secteur automobile au cabinet RL Polk, interrogé par l'AFP.
L'analyste estime que "multiplier les bornes ne changera rien au fait que les gens se sentent encore prisonniers de l'autonomie des véhicules, dans laquelle il faut inclure le temps de charge des batteries". Aujourd'hui, ce dernier s'élève à 6 à 8 heures pour recharger une voiture électrique sur une prise de courant classique, pour un parcours moyen de 150 km avant le coup de la panne.
Pour le PDG de Renault, Carlos Ghosn, qui commercialisera en fin d'année sa citadine 100% électrique, Zoé, le problème n'est pas insurmontable : "Si on installe des charges rapides dans toutes les stations d'essence, ce qui n'est pas un investissement massif, on peut rapidement mailler tout le territoire", a-t-il expliqué selon l'AFP.
Défi 2 : un problème de prix
L'exécutif a également confirmé la prolongation à 2013 du bonus écologique de 7 000 euros mis en place cette année pour les voitures électriques, et son extension aux entreprises et aux acheteurs publics. Ainsi, la Renault Zoé devrait coûter 13 700 euros en France, déduction faite de l'aide de l'Etat. Il faut toutefois rajouter à ce prix un forfait de location de batterie.
Les experts interrogés estiment qu'il faudra une dizaine d'années pour voir les ventes sortir de la confidentialité. "Elles devraient rester de l'ordre de quelques milliers par an en France", prévoit Bertrand Rakoto.
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