Marée noire : les leçons de l'Amoco Cadiz
Une plage mazoutée, et au large, l'Amoco Cadiz. Demain, vendredi 16 mars, cela fera 40 ans que le pétrolier a fait naufrage au large du Finistère. Quelles leçons ont été tirées de cette catastrophe écologique ?
À Portsall (Finistère), en Bretagne, Marguerite Lamour n'a pas toujours contemplé cette plage et cette mer immaculée. Ici même, le 16 mars 1978, l'Amoco Cadiz, un pétrolier géant, s'échoue. C'est un cataclysme écologique. Le pétrole brut jaillit des entrailles du navire coupé en deux par la tempête. La France va connaître la pire marée noire de son histoire.
220 000 tonnes d'animaux morts ramassés
On le sait aujourd'hui, près de 400 kilomètres de côtes sont souillées. Immédiatement, la population se mobilise. L'État dépêche 35 000 soldats, mais malgré tous ces efforts, les dégâts écologiques et économiques sont considérables pour les Bretons. Certains, comme le professeur Michel Glémarec, en tirent une leçon : la compagnie pétrolière doit payer. Avec ses étudiants, il dresse l'inventaire des animaux morts : ils en ramassent 220 000 tonnes.
Le principe du pollueur payeur est instauré pour la première fois. Pour y arriver, les élus locaux se lancent dans un procès incertain. Ils se regroupent et portent plainte à Chicago contre la compagnie pétrolière américaine. Leurs avocats demandent des dommages et intérêts, une première mondiale. Après 14 ans de procès, les Bretons gagnent contre toute attente. Les communes et l'État vont toucher 186 millions d'euros. Premier acquis, le droit de l'environnement est bouleversé : pour toutes les marées noires suivantes comme l'Exxon Valdez ou l'Erika, les pétroliers paieront des indemnités de plus en plus lourdes.
La route des navires repoussée au large
Depuis l'Amoco Cadiz, aucune marée noire de grande ampleur n'a frappé la Bretagne nord. La route des navires a été repoussée au large. Quarante ans après, le littoral est à nouveau peuplé d'oiseaux. La nature a repris ses droits, mais ici, personne n'a oublié.
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