#maplanète : dans nos potagers urbains
Derrière des barres d’immeubles de 13 étages d’une résidence de Paris Habitat, un jardin inattendu ouvre ses portes. Une ancienne aire de jeux pour enfants laissée à l’abandon est devenue le jardin partagé des résidents. Ici, 45 foyers de l’association des locataires profitent de micro parcelles où ils font pousser leurs légumes, leurs fruits et autres herbes aromatiques. "J’ai déjà mangé des salades, des choux chinois. Mais c’est plus pour les rencontres que je viens ici ", explique Sylvie, les doigts plongés dans ses semis.
Plus qu’un jardin, une démarche
Ce Jardin de Cocagne est cultivé sans produits chimiques avec le compost fait par les déchets de certains résidents, qui se retrouvent autour d’"apéro-compost" lorsqu’il faut passer les déchets en composition d’un bac à l’autre par exemple.
Même si le lien social est essentiel pour le bon fonctionnement du jardin, il y a aussi toute une réflexion environnementale. "Nous avons des ruches pour que les abeilles pollinisent les fleurs des fruits et des légumes. Il y a des moutons qui viennent brouter l’herbe de la pelouse plutôt que d’utiliser une tondeuse à gazon et surtout des poules et des poussins pour manger les déchets et faire des œufs frais pour les résidents qui s’en occupent ", explique le responsable du jardin, Jean Jacques Fasquel.
Du jardin à la science
Au-delà de l’initiative de quelques personnes aux mains vertes, l’agriculture urbaine fait l’objet de recherches scientifiques. Sur le toit d’Agro Paris Tech dans le 5e arrondissement, des ingénieurs agronomes comme Christine Aubry, de l’Inra, ont fait leur jardin pour voir les potentiels de culture que la ville offre. "Nous avons pu retrouver d’anciennes variétés de framboises jaunes, qui avaient été abandonnées parce qu’elles ne supportent pas le transport ", explique la chercheuse. Pour elle, il n’y a pas une agriculture urbaine mais plusieurs formes des jardins ouvriers ancestraux que l’on connait.
"Faire venir de l’extérieur des fruits et des légumes pour ces grandes villes coûtent cher, les produits arrivent en mauvais état, elles ont tout intérêt à développer ces fermes qui pourront produire en grande quantité ", selon Christine Aubry. Pour les chercheurs, tous les potentiels sont donc bons à étudier pour voir ceux qui pourront réduire les émissions de CO2, celles du transport de nos aliments du bout du monde jusqu’à nos assiettes.
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