L’Éthiopie se met à l'éolien : visite de la ferme d'Ashegoda

L’Ethiopie se présente comme l’un des pays africains le plus engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique et a ainsi présenté il y a quelques jours une ambitieuse contribution en vue de la réunion COP21 de décembre à Paris. Objectif : réduire ses émissions de gaz de 64% d’ici 2030. Au cœur de cette stratégie : le développement des énergies renouvelables.

Le pays dispose d’un important potentiel hydroélectrique et construit actuellement le plus puissant barrage d’Afrique. Mais l’eau n’est pas sa seule ressource propre. Dans cette zone de la vallée du Rift, le vent souffle souvent fort, et l’Ethiopie exploite de plus en plus son énergie éolienne.

La première ferme a même été construite par une PME française. Elle est l'une des plus puissantes d’Afrique sub-saharienne. Basée à Ashegoda, à 1.200 mètres d’altitude, elle peut produire jusqu’à 1 mégawatt de puissance instantanée électrique.

C’est Vergner, une PME d’Orléans, qui a fait l'installation. Elle a remporté le contrat de plus de 230 millions d’euros en 2011. Ses points forts : un acheminement plutôt simple et des éoliennes particulièrement résistantes, et donc adaptées aux conditions difficiles.

Plus d'un million de foyers bénéficiaires

Le parc fournit de électricité à plus d’un millions de foyer dans le pays. Mais malgré une compensation financière et l’indemnisation pour l’abandon de terrains agricoles, les riverains n'en bénéficient pas encore pleinement. "C’est vrai que l’on pensait que nous aurions plus vite de la lumière mais on nous a expliqué que l’électricité produite ici était utilisée pour le réseau national. On nous a promis que l’on allait bientôt être raccordé. En attendant, ça ne me dérange pas. Elles ne font pas de bruit et on peut même faire passer nos troupeaux tout autour", raconte un villageois.

La ferme éolienne d’Ashegoda a récemment perdu son trône de plus grand parc éolien d’Afrique au profit d'une installation chinoise plus au sud, qui prouve l'intérêt grandissant pour cette énergie propre et renouvelable. Avec l’eau, le vent s’est imposé en quelques années comme l’un des moteurs de développement du pays qui compte devenir l’un des principaux producteurs d’énergie du continent.