Les plastiques, "premiers prédateurs" des océans, selon une ONG
L'association Surfrider publie un rapport détaillé sur la pollution sur cinq plages françaises et espagnoles, de la Bretagne au Pays Basque.
Bouteilles, sacs et bouchons en plastique, cotons-tiges... L'association Surfrider publie, mardi 12 avril, un rapport détaillant la pollution sur cinq sites français et espagnols. "De la Bretagne au Pays Basque, les déchets plastiques humains sont clairement les premiers prédateurs de l'océan, estime le président de l'ONG, Gilles Asenjo, car à la différence du bois ou du carton, les matières plastiques mettent plusieurs centaines d'années avant de disparaître".
Avec l'aide de centaines de bénévoles, l'ONG a mené, en 2015, ce premier recensement des déchets qui polluent plages, littoraux, océans et fonds marins, dans le cadre d'une initiative visant à collecter et à analyser des données à l'échelle européenne. Le plastique constitue "plus de 80%" des déchets sur la plupart des cinq sites analysés, constate l'ONG, qui estime que "chaque jour, 8 millions de tonnes de déchets finissent dans l'océan".
Des dizaines de milliers de déchets collectés
Les dégâts ne sont pas qu'esthétiques. "Quand elles ne sont pas sous nos pieds à la plage, les matières plastiques sont ingurgitées par les animaux marins qui s'en étouffent, sans parler des substances toxiques qu'elles déversent et dans lesquelles nous nous baignons ou de leur possible intégration au sein de la chaîne alimentaire", regrette Gilles Asenjo.
Sur la plage de Burumendi, à Mutriku (Espagne) par exemple, 96,6% des 5 866 déchets collectés sont du plastique et du polystyrène. A Anglet (Pyrénées-Atlantiques), sur la plage de La Barre, le plastique et le polystyrène représentent 94,5% des 10 884 déchets collectés. Le plastique et le polystyrène sont aussi massivement présents sur la plage de Porsmilin, à Locmaria-Plouzané, dans le Finistère (83,3%), sur laquelle l'association a collecté 2 945 déchets au cours de ses quatre campagnes de prélèvements.
Sur la plage de Murguita, à San Sebastian (Espagne), en revanche, le plastique et le polystyrène ne représentent que 61% des déchets (18% de verre). Sur celle d'Inpernupe, à Zumaia (Espagne), près de la moitié des déchets sont du verre (47,9%), contre 29,1% pour le plastique-polystyrène. Outre des morceaux de plastique, les bénévoles ont ramassé sur ces différents sites des cordages et filets, des mégots, des emballages alimentaires, des couvercles et bouchons, des bouteilles en verre et en plastique, des emballages de confiserie, des sacs plastique, des "déchets sanitaires", notamment des couches et des cotons-tiges.
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