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Les glaces du Groenland plus sensibles que prévu au réchauffement

Une nouvelle étude démontre que la calotte glaciaire, dont la fonte contribue à la montée du niveau de la mer, est encore plus menacée que ce qui était admis jusqu'à présent.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'iceberg Ilulissat au large du Groenland, en 2011. (ALESSANDRA MENICONZI / TIPS / AFP)

Les glaciers fondent comme neige au soleil. Aggravé par le réchauffement climatique, le phénomène pourrait même être plus rapide que prévu. La calotte glaciaire du Groenland serait en effet davantage sensible à l'augmentation globale des températures que ce qui était admis jusqu'ici, selon une étude publiée dimanche 11 mars dans la revue scientifique Nature Climate Change (lien en anglais).

Le risque d'un phénomène irréversible 

Les chercheurs se sont intéressés au seuil de réchauffement au-delà duquel les glaces qui recouvrent l'île danoise pourraient avoir totalement fondues, d'ici des millénaires.

De précédentes études avaient fixé ce seuil à une hausse mondiale des températures de +3,1°C par rapport à l'époque pré-industrielle  Cette nouvelle étude, réalisée à partir de simulations numériques, abaisse ce seuil à +1,6°C, sachant que la planète s'est déjà réchauffée de 0,8°C depuis le milieu du XVIIIe siècle.

"Notre étude montre que, sous certaines conditions, la fonte des glaces du Groenland devient irréversible", précise par ailleurs l'un des chercheurs, Andrey Ganopolski, de l'Institut de Postdam.

Les objectifs de lutte contre le réchauffement insuffisants

Le temps que prendrait une fonte totale de l'inlandsis groenlandais, la calotte polaire, dépend de la durée et de l'ampleur du dépassement de ce seuil. Elle pourrait avoir disparu en 2 000 ans en cas de réchauffement de +8°C mais en 50 000 ans en cas de hausse limitée à +2°C, selon les chercheurs de l'Institut de Potsdam (PIK) et de l'Université Complutense de Madrid.

La communauté internationale s'est fixée pour objectif de limiter la hausse à 2°C, lors du sommet de Cancun (Mexique) en 2010, comme le rapporte Le Monde. Mais, au regard des émissions actuelles de gaz à effet de serre, le monde semble actuellement davantage sur une trajectoire des +3 à +4°C. Des chiffres beaucoup trop élevés au vu des résultats de cette étude.

La montée du niveau de la mer accélérée

La calotte peut atteindre plus de 3 000 mètres d'épaisseur et s'élève ainsi à des altitudes où les températures sont plus froides. Mais en fondant, sa surface s'affaisserait à des hauteurs où les températures sont plus élevées, ce qui contribuerait à accélérer encore le processus de fonte.

Or la diminution de la calotte glacière contribue à la montée du niveau de la mer, rappellent les auteurs. Le Groenland constituant, après l'Antarctique, la seconde retenue d'eau sur Terre, une fonte importante de l'inlandsis, qui recouvre environ 80% du territoire, pourrait contribuer à une élévation de plusieurs mètres du niveau de la mer et affecter la vie de millions de personnes.

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