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Les défenseurs des oiseaux accusent Royal de les prendre "pour des canards sauvages"

Grosse colère des opposants à la chasse au gibier d'eau contre le ministère de l'Ecologie et Ségolène Royal. Ils estiment avoir été trompés par des fausses promesses : le ministère s'est engagé à respecter la date légale de fermeture de la chasse aux oies le 31 janvier. Et finalement, les chasseurs ont obtenu une dérogation.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO et Ségolène Royal lors d'une conférence de presse en 2014. © Maxppp)

"J'ai pris bonne note de vos remarques. Je n'ai pas proposé d'arrêté pour cette année 2016 ". C'est un courrier signé Ségolène Royal qui le dit aux présidents de trois grandes fédérations et associations de défense de l'environnement : La LPO, France nature environnement et Humanité et Biodiversité. Traduction : pas de passage en force cette année pour prolonger la chasse aux oies au delà de la date légale du 31 janvier. Surtout en pleine discussion au Parlement du projet de loi sur la protection de la biodiversité.

"Un ministre qui invite à ne pas respecter le droit, c'est inqualifiable "

Trois semaines plus tard, le 29 janvier, nouveau courrier de la ministre. Aux préfets cette fois. Elle le confirme : oui, la chasse se termine bien le 31 janvier. Mais la verbalisation ne commencera que le 9 février soit neuf jours plus tard. Et l'Office national de la chasse et de la faune sauvage - la police de la chasse - a pour instruction de ne pas verbaliser, même en cas de dépôt de plainte. Les défenseurs des oiseaux estiment qu'il y a tromperie et Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO, est furieux : "Nous étions très contents. Or, on découvre qu'il y a une dérogation. Je trouve ça scandaleux. D'abord parce qu'un ministre qui invite à ne pas respecter le droit, c'est inqualifiable. Deuxièmement, c'est une parole qui est trahie, ce n'est pas digne d'un ministre. On n'a jamais vu ça. C'est comme si des gendarmes étaient sur le bord de la route et vous disaient : vous pouvez rouler, on ne prendra même pas les plaintes de ceux qui pourraient considérer que vous roulez trop vite. Donc, c'est vraiment scandaleux ".

Risque d'amende à Bruxelles

Et la LPO compte aller sur le terrain pour constater que la chasse a lieu. Elle annonce aussi son intention d'en appeler à l'Europe, avec un risque d'amende à la clé pour la France. Le ministère, sollicité, n'a pas répondu à nos questions.

  (Le premier courrier de Ségolène Royal aux associations : elle s'engage à ne pas prendre d'arrêté pour rallonger la durée de la chasse...)
  (... Mais dans ce second courrier aux préfets, trois semaines plus tard, elle demande de ne pas verbaliser avant le 9 février.)

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