Le vélo, un mode de déplacement qui reprend sa place en ville
C’est ce qu’on appelle mettre les mains dans le cambouis. Laure est membre du bureau de l’atelier associatif de vélo de Bastille. Elle explique à Diego comment régler son problème : "faut qu'elle soit bien alignée ta chaîne".
L’atelier est bondé. La file d’attente pour réparer son vélo va jusque dans la rue. Au mur, des dizaines de chambres à air, de roues mais aussi des clés à molette et tout un tas d'outils pour dévisser, gonfler, retaper son vélo. Moyennant une adhésion de 10 euros, chacun peut donc venir se faire aider mais pas assister, insiste Laure.
"Le principe, c'est de faire soi-même sa réparation"
En trois ans d’existence, 4.500 personnes se sont déjà inscrites, comme Benjamin, un lycéen du quartier Bastille qui vient à l’atelier depuis quelques mois avec un copain. S’il aime bien la mécanique et les rustines, c’est aussi pour se faire de l’argent de poche.
"Cela fait deux mois que j'ai commencé à retaper des vélos. Cela m'amusait. J'ai vu l'affiche, je me suis abonné et je viens tous les weekends. Avec un ami, on retape des vélos, surtout des vélos de course. Et on les revend sur Leboncoin."
C’est la mairie de Paris qui a mis à disposition ce local pour l’association. En plus des conseils de réparation, les cyclistes évoquent assez vite, entre eux, leurs conditions de circulation, comme Laurent, qui pratique le vélo depuis plus de 15 ans à Paris.
"Au niveau des aménagements cyclistes, on est passé de la préhistoire à quelque chose de plus normal. Mais faire du vélo dans Paris, c'est facile si on n'a pas peur!"
Pierre Favre est l’un des plus en ancien adhérent. Il nous montre justement un livre noir laissé au comptoir:
"C'est le cahier de doléances des cyclistes."
Selon un sondage fait cette année par l’association européenne des cyclistes, ce qui freine la pratique, c’est d’abord la peur de s’engager dans le trafic. Pierre vante les pays nordiques et leur éducation au vélo, lui qui a pratiqué le deux-roues dans des mégalopoles.
L’atelier réparation est lui-même très lié à l’association Vélorution qui milite pour faire plus de places au vélo dans les déplacements et Pierre attend des mesures plus coercitives.
"On espère que seront augmentées les amendes pour les véhicules qui stationnent ou circulent sur les pistes cyclables."
Si les cyclistes saluent le plan vélo de la mairie, ils sont plus dubitatifs sur Vélib. Certes, cela a développé le nombre de cyclistes, mais avec des usagers qui ne sont pas toujours prudents.
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