Le doyen du Jardin des Plantes s’éteint à 146 ans
Kiki était très aimé du public parisien et célèbre pour ses " ébats amoureux démonstratifs , accompagnés de grognements qui retentissaient dans tout le Jardin des Plantes", confie le personnel du Jardin.
La tortue était arrivée à Paris en 1923, sous la Troisième République, alors que, tout près de là, venait d'être posée la première pierre de la future Grande Mosquée de Paris. Venu des Seychelles, Kiki avait déjà 60 ans et pesait 250 kilos.
Installée dans le bâtiment des reptiles de la ménagerie, la tortue y passait ses hivers au chaud où elle dégustait plats de carottes, bananes et autres légumes. Dès le printemps, Kiki prenait ses quartiers d'été sur la pelouse de la rotonde. "Autrefois transporté en brouette il était, ces dernières années, déplacé en chariot élévateur", précise le Muséum d’histoire naturelle, dont dépend la ménagerie du Jardin.
Les tortues des Seychelles (Dipsocelys elephantina) avaient frôlé l’extinction en 1840, trop exploitées par les activités humaines. Kiki, lui, né en 1863, à l'époque où Napoléon III faisait la loi en France et où la guerre de Sécession divisait les Etats-Unis, était déjà protégé dans son habitat parisien. De là, il a pu vivre toutes les grandes évolutions techniques du vingtième siècle, de l’électricité à Internet, mais aussi les dictatures et la seconde guerre mondiale, tout comme le passage au troisième millénaire.
Cette espèce de tortues géantes reste menacée, bien que désormais protégée. On en compte aujourd’hui environ 150.000 dans la nature et 375 en captivité, dont une vingtaine en France. A la ménagerie de Paris, il en reste quatre encore en vie.
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