Le Center Parcs de Roybon de nouveau bloqué par la justice
Le tribunal administratif de Grenoble aura donc suivi l'avis du rapporteur public en annulant jeudi un arrêté préfectoral indispensable à la reprise du chantier du Center Parc de Roybon, en Isère. Ce texte, daté du 3 octobre 2014, autorisait le projet du groupe Pierre & Vacances au titre de la loi sur l'eau. Il avait déjà été suspendu par le juge des référés en décembre dernier, avant que le Conseil d'Etat n'invalide ce jugement à la mi-juin.
Une victoire importante donc pour les opposants au projet, mais pas décisive. Puisque, s'ils ont gagné sur la question de la loi sur l'eau, ils n'ont pas été entendus sur la défense des espèces protégées. En clair : Pierre & Vacances ne peut pas se lancer dans la construction mais le défrichement de la forêt peut continuer. Rien n'empêche donc le groupe de revoir ensuite son projet pour demander de nouvelles autorisations pour la construction. Pierre & Vacances a en tout cas déjà fait savoir qu'il ferait appel.
Pour son PDG, Gérard Brémond, la décision du TA de Grenoble n'est pas un coup dur, il ne s'agit que d'un contretemps. "Le rapporteur public n’a été suivi dans ses conclusions que très partiellement et sur un seul thème. Ce qui est reproché [...], c’est la localisation des sites de compensation que nous avons proposée. [..] Nous intensifions la prospection de localisations foncières plus proches du site répondant aux préconisations du tribunal de Grenoble. "
Un répit pour les zadistes
L'enjeu était de taille puisque le prefet d'Isère avait prévenu qu'en cas de validation du projet, il ferait expulser dans la foulée la "ZAD" (zone à défendre) érigée par des militants hostiles au projet. Ces "zadistes", installés dans une maison forestière à proximité du chantier, bloquent l'avancement des travaux depuis décembre.
Ce projet lancé en 2007 a déjà fait l'objet de nombreux recours. Le futur Center Parcs est prévu à terme pour accueillir 5.600 vacanciers et créer 468 emplois équivalents temps plein. Autant d'emplois retardés par la décision du TA de Grenoble, ce que déplore Philippe Gueydon, président du Medef dans le département de l'Isère : "A une période où certains secteurs, notamment le bâtiment, pleurent le carnet de commande, on continue de penser que c’est une chance pour notre département. "
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