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La ville de Roubaix, fière et solidaire autour de son programme "zéro déchet"

Nicolas Hulot a lancé le 24 mars l’appel des solidarités, avec 80 associations. Parmi les actions au carrefour de ses solidarités, celle du "zéro déchet". La ville de Roubaix, dans le Nord, est l'une des premières à avoir lancé cette initiative il y a trois ans.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral - Edité par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Aujourd'hui retraitée, Andrée est depuis trois ans la meilleure ambassadrice du zéro déchet à Roubaix. (ANNE-LAURE BARRAL / RADIO FRANCE)

Nicolas Hulot a lancé le 24 mars l’appel des solidarités, avec 80 associations qui défendent la solidarité en faveur des plus démunis, contre les discriminations, le mal logement et pour la préservation de la planète. Parmi les actions au carrefour de ses solidarités, celle du "zéro déchet". La ville de Roubaix, dans le Nord, est l'une des premières à avoir lancé il y a trois ans cette initiative pour réduire les déchets de ses habitants.

A Roubaix, le reportage d'Anne-Laure Barral

Le "fait maison" revient à la mode

Dans une des villes les plus pauvres de France, cette campagne "zéro déchet" ne s'adresse pas qu'aux "bobos" écolos. "Vous voyez, il n'y a plus de poubelles à la maison", nous fait remarquer Andrée avec fierté. Ancienne ouvrière textile devenue femme de ménage, cette retraitée est depuis trois ans la meilleure ambassadrice du "zéro déchet" à Roubaix. "On a eu un tract dans notre boîte aux lettres comme quoi que la mairie recherchait 100 familles pour faire un défi sur le zéro déchet", raconte Andrée qui suite à ce tract a suivi plusieurs ateliers de formation à la mairie pour réduire ses emballages mais aussi pour fabriquer ses propres produits ménagers. "Je fais ma lessive moi-même, avec un savon de Marseille. Je mets deux mesures de bicarbonate de soude", nous explique-t-elle avant de nous montrer son produit vaisselle, maison lui aussi. "Avec un bidon comme ça je fais six semaines", assure-t-elle.

Un projet commun qui crée du lien social

Andrée fait du compost avec ses épluchures et son marc de café, cuisine les légumes de son jardin et a fait de grosses économies. "Avant on était quatre et je dépensais quand même 500 euros pour trois semaines. La dernière semaine, comment manger ? Moi je dormais pas", se souvient l'ancienne ouvrière. "Alors qu'aujourd'hui, avec le zéro déchet, il y a un moyen de savoir acheter simplement ce dont on a besoin", poursuit-elle. 

Comme Andrée, Aurélie fait partie des 300 familles zéro déchet. Cette jeune mère active de deux petites filles a réussi à réduire ses poubelles de 5 kilos par jour à 4 kilos… par semaine ! Ce qui lui plaît avant tout, ce sont les liens qu'elle a tissés en participant à ce défi écologique. 

Je me suis retrouvée à l'atelier zéro déchet avec une petite mamie, avec une dame qui était voilée. Toutes ces personnes-là se sont retrouvées autour d'une table, elles ont échangé autour d'un sujet et elles ont même échangé leurs astuces

Aurélie, une maman de Roubaix

à franceinfo

Jusqu'à 3 000 euros d'économies par an, selon la mairie

Avec 1% des habitants zéro déchet, cela peut sembler limité. Mais aujourd'hui, 20% des écoles de Roubaix sont inscrites au programme et quelques commerçants, comme Charlotte, ont signé la charte de bonne pratique. "Je suis surtout contre le gaspillage", nous explique cette restauratrice. "Ce que je ne fais pas c'est les 'doggy bag' comme aux États-Unis. C'est pas que je sois contre mais je fais des assiettes raisonnables, donc au lieu de gaspiller ils finissent leur assiette", se félicite Charlotte. 

Logo "Zéro déchet" sur la vitrine d'un commerçant qui a signé la charte de bonne pratique.  (ANNE-LAURE BARRAL / RADIO FRANCE)

La mairie investit 100 000 euros chaque année dans l'opération avec notamment ses ateliers de formation. Alexandre Garcin, élu chargé du développement durable, y voit de nombreux retour sur investissement pour la ville. "Aujourd'hui, on s'aperçoit que la démarche zéro déchet a un impact énorme sur le pouvoir d'achat auprès des familles. C'est 2 000 à 3 000 euros d'économiser par an pour beaucoup de familles. Ça a aussi un impact sur l'alimentation parce que les gens réfléchissent à leur alimentation, donc ça a un impact aussi sur la santé. Et, enfin les gens sont fiers d'avoir réussi à réduire leurs déchets. Moi je dis aujourd'hui c'est zéro déchets, 100% bonheur".

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