La secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, l'admet, la France ne parvient pas à améliorer la qualité de son air
Ce constat concerne surtout l'ozone, le dioxyde d'azote et les particules. Le bilan qualité de l'air 2009 "malheureusement, confirme un peu ce que l'on sait", a déclaré Mme Jouanno lors d'une conférence de presse.
Elle a présenté un plan pour réduire les pollutions aux micro-poussières de 30% d'ici à 2015.
Légère augmentation de la concentration de dioxyde d'azote entre 2008 et 2009
Il y a "un point positif qui est l'amélioration sur les polluants lourds" comme le plomb, a-t-elle indiqué. Le rapport indique également que "la baisse se poursuit pour le monoxyde de carbone, le benzène et le dioxyde de souffre (S02)".
En revanche, "le point plus négatif, c'est qu'on n'arrive pas vraiment à améliorer la situation, voire elle se dégrade, pour tout ce qui est des particules, dioxydes d'azote et l'ozone", a-t-elle ajouté.
De fait, le bilan indique "une légère augmentation entre 2008 et 2009 que nous n'avions pas connue depuis 2005" de la concentration de dioxyde d'azote (NO2), gaz irritant pour les voies respiratoires, notamment à proximité des grands axes routiers.
La pollution à l'ozone, qui résulte de l'action du soleil sur certains polluants automobiles et industriels, reste préoccupante. Les concentrations relevées durant l'été 2009 "confirment l'évolution constatée à la hausse", notamment dans le sud-est, indique le rapport.
Enfin, la concentration des particules PM10 (inférieures à 10 micromètres) a aussi augmenté, en zone rurale comme en ville. Ceci s'explique par un recours accru au charbon, fioul et bois pour le chauffage, en raison d'un hiver 2009 particulièrement froid.
"C'est une question de santé publique", a lancé Mme Jouanno, en présentant un "plan particules" visant à réduire de 30% d'ici 2015 la teneur dans l'air de ces micro-poussières, pour certaines cancérigènes, qui peuvent pénétrer profondément les poumons.
"Selon l'OMS, il y aurait 42.000 morts prématurées en France chaque année du fait de problèmes de qualité de l'air", un "jeune sur 10 souffre d'asthme" et de "30 à 40% des Français souffrent d'allergies", a-t-elle souligné.
Un programme d'attaque
Le plan entend s'attaquer aux secteurs les plus émetteurs, dont le premier est la combustion du bois (40% des émissions).
Le gouvernement veut, par exemple, "renouveler au plus vite" le parc d'appareils de chauffage au bois grâce à des crédits d'impôt, afficher les performances environnementales des chaudières, ou faire respecter l'interdiction du brûlage à l'air libre.
A l'occasion de l'entretien annuel des chaudières, les "professionnels feront désormais une information sur les niveaux d'émission" de particules pour sensibiliser les particuliers.
L'autre grand secteur est celui des transports. S'il n'est responsable au niveau national que de 14% des émissions, ce taux peut bondir jusqu'à 70% dans les grandes agglomérations.
L'une des idées est d'expérimenter des "zones d'actions prioritaires pour l'air" (ZAPA) "autour et dans certaines agglomérations volontaires".
Déjà en place dans une dizaine de pays européens, ces zones également appelées low emission zones (LEZ), où par exemple l'accès des poids lourds est limité, ont "permis de réduire le taux de particules de 30%", a précisé Mme Jouanno.
Pour l'heure, il ne s'agit en France que d'aider les collectivités intéressées à étudier leur "faisabilité".
Quant aux voitures, "la mise en place progressive de la norme Euro 5" pour les filtres à particules "doit normalement permettre de régler la question des véhicules neufs", selon Mme Jouanno.
"Le problème est qu'il faut 15 ans pour renouveler le parc", a-t-elle reconnu.
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