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La pollution invisible de la Méditerranée

Une association lance une pétition pour faire évoluer la réglementation afin de lutter contre la pollution plastique en mer. Expédition MED, Méditerranée en danger, a étudié les micro fragments de plastique dans la grande Bleue. Il pourrait y en avoir 250 milliards.
Article rédigé par franceinfo
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Un sac plastique dans la gueule d’une tortue marine : une image que l’on a déjà vue, qui a déjà choqué. Mais quand ce sac plastique s’est décomposé à cause du soleil, de l’eau salée, du vent… il n’en reste plus que de minuscules fragments. Est-ce que le problème est réglé parce qu’on ne le voit pas ?

Les scientifiques et environnementalistes d’Expédition MED, Méditerranée en Danger, se sont penchés sur cette pollution. Ils ont sillonné pendant un mois la Méditerranée cet été de l’Espagne à l’Italie en passant par la Côte-d’Azur et le tour de la Corse. Leurs prélèvements analysés par des laboratoires de l’Université de Liège et de l’Ifremer ont donné des résultats plutôt inquiétants.

250 milliards de micro fragments pourraient ainsi contaminer la Méditerranée. "C’est une extrapolation. Mais les valeurs maximales sont du même ordre que celles des convergences océaniques, celles qui sont connues pour accumuler des déchets plastiques au milieu de l’Atlantique et au milieu du Pacifique" , explique François Galgani, chercheur à l’IFREMER.

L’expédition doit reprendre cet été et sillonner une autre zone plus large qui descendra jusqu’au Maghreb. Les scientifiques se sont donnés jusqu’en 2013 pour effectuer des prélèvements sur d’autres zones. Ils veulent aussi répondre à d’autres questions comme d’où viennent ces plastiques, quel impact sur la biodiversité marine.

Mais d'ores et déjà, les environnementalistes comme Bruno Dumontet chef de l’expédition s’alarment de la situation. "Il s’agit d’avoir un million de signataires de notre pétition pour faire mieux respecter les directives européennes". Ce mouvement d’initiative citoyenne espère ainsi saisir le Parlement européen sur la question. Il souhaite que les citoyens fassent encore des efforts de tri mais aussi que les producteurs, importateurs et distributeurs fassent des efforts pour lutter contre cette pollution à la source. "Pas forcément avec des taxes mais d’abord en évitant le suremballage", explique Bruno Dumontet.

Anne-Laure Barral

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