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La police danoise a relâché la quasi totalité des 968 personnes interpellées par la police samedi à Copenhague

Ces arrestations "préventives" ont été opérées "pour assurer que la grande manifestation légalement annoncée ne soit pas perturbée par des fauteurs de troubles", selon un porte-parole de la police, Henrik Jakobsen.13 personnes étaient encore en détention dimanche matin dans le centre spécial de Retortvej à Valby établi à l'occasion du sommet.
Article rédigé par France2.fr
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Les manifestants interpellés en marge du sommet de Copenhague (France 2)

Ces arrestations "préventives" ont été opérées "pour assurer que la grande manifestation légalement annoncée ne soit pas perturbée par des fauteurs de troubles", selon un porte-parole de la police, Henrik Jakobsen.

13 personnes étaient encore en détention dimanche matin dans le centre spécial de Retortvej à Valby établi à l'occasion du sommet.

Trois d'entre eux, deux Danois et un Français devaient être présentés dans la journée devant un juge pour violences contre des policiers dans l'exercice de leurs fonctions.

Manifestation sous haute surveillance
Entre 30.000 et 100.000 personnes ont défilé à Copenhague pour la défense du climat. Après le début de la marche, quelques incidents ont eu lieu mais la police danoise était très présente. A l'arrivée, les manifestants n'ont pas cherché à entrer dans le bâtiment qui abrite les discussions entre délégations de 193 pays, censées aboutir à un accord contre le réchauffement.

L'immense défilé de plusieurs kilomètres a relié dans l'après-midi le château de Christiansborg, siège du Parlement danois au Bella Centre, où se déroule depuis lundi la conférence des Nations unies sur le climat. Pour tenter d'influencer les délégations officielles, les manifestants brandissaient des pancartes rédigées dans toutes les langues exigeant la "justice climatique tout de suite", un "changement de système pas des changements climatiques" ou bien intimant "Faites l'amour, pas du CO2".

Ce défilé, c'est la preuve que "des gens ordinaires font front ensemble. Les problèmes de climat sont globaux mais les solutions sont globales aussi maintenant", s'enthousiasme Leif, un habitant de Copenhague qui marche aux côté de militants du Ghana et du Kenya qu'il a rencontrés dans le métro samedi matin. De très nombreux syndicalistes, étudiants ou écologistes, de l'Allemagne voisine ont fait le déplacement. Les familles danoises sont également légion, transportant les plus petits dans des carrioles tirées par des vélos.

Côté français, l'ancien leader altermondialiste José Bové a marché avec ses collègues députés européens d'Europe Ecologie et la dirigeante des Verts, Cécile Duflot.

Un homme déguisé en Yéti vert fait la joie des photographes en brandissant sa banderole "Heureusement, je ne suis pas un ours polaire", de même qu'un petit orchestre andin dont les musiciens se sont drapés dans de grands ponchos multicolores.

Tout au long du défilé, le nucléaire fait figure d'épouvantail ultime comme le système capitaliste. Sur fond de crise économique mondiale, les revendications environnementales tendent à fusionner avec les exigences sociales. Dans la matinée, des milliers de personnes vêtues de bleu avaient formé une vague géante pour balayer les "fausses solutions" pour lutter contre le réchauffement climatique, comme les systèmes de compensation carbone.

Des hélicoptères dans le ciel de Copenhague
Des incidents avaient éclaté peu après le départ de la manifestation, quand un groupe de quelque centaines de manifestants cagoulés et entièrement vêtus de noir a commencé à briser des vitrines dans le centre-ville. Ces casseurs se sont ensuite dispersés par petits groupes de cinq ou six dans le cortège, d'où ils émergent ponctuellement pour briser une vitrine.

"Nous avons à l'oeil les groupuscules extrémistes", avait déclaré auparavant à l'AFP le porte-parole de la police, Henrik Jakobsen, tandis que les hélicoptères des forces de l'ordre tournaient dans le ciel.

Le groupuscule d'extrême gauche "Never Trust a Cop" ("Ne faite jamais confiance à un flic", ndlr) avait appelé à une manifestation "anti-capitaliste" au centre-ville.

Selon la police, la plupart des personnes interpellées sont d'origine étrangère. Environ 400 étaient des membres "des Blacks Blocs", ces groupuscules autonomes ultra-violents d'Europe du Nord qui se sont notamment illustrés lors du sommet de l'OTAN à Strasbourg, dans l'est de la France, en avril.

Rassemblements en Australie et en Asie
Des dizaines de milliers de personnes ont déjà battu le pavé en Asie et dans les pays du Pacifique.

En Australie, près de 50.000 personnes, selon les organisateurs, sont descendues dans les rues de plusieurs villes. Portant symboliquement des lacets bleus à leurs chaussures, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés devant le Parlement de Canberra, la capitale, et plusieurs milliers d'autres ont arpenté les rues de Sydney et Melbourne.

"Il est vital qu'au cours de la semaine à venir, nos leaders s'engagent sur le changement climatique", a estimé l'une des organisatrices de la manifestation de Melbourne, Tricia Phelan. Il s'agit de la cinquième "marche annuelle contre le réchauffement" organisée en Australie.

A Manille, quelques centaines de personnes se sont réunies pour une "manifestation bruyante" devant la mairie, portant des tee-shirts rouges et chantant au son des tambours.

A Jakarta (Indonésie), environ 150 membres de diverses organisations locales ont manifesté devant l'ambassade des Etats-Unis, pour demander à l'un des premiers pollueurs de la planète de donner l'exemple et d'aider les pays en voie de développement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. "Si les Etats-Unis ne s'engagent pas davantage, de nombreux pays en voie de développement ne feront pas non plus d'efforts pour réduire leurs émissions", a estimé le responsable indonésien du Forum pour le développement, Ali Akbar.

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