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La manne inexploitée des énergies renouvelables en France

Alors que la France accueille bientôt la 21e Conférence sur le climat, Greenpeace a dénoncé mardi son retard dans les énergies renouvelables où elle investit trois fois moins que la moyenne de ses voisins européens.
Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (La centrale d’Ortaffa est le premier parc agri-solaire d’Europe © Juwi EnR)

Le rapport publié par Greenpeace ce mardi montre ce qu'il est possible de faire à travers quatre territoires en France qui ont fait le pari de l'éolien, de la biomasse ou du solaire. Dans cette étude intitulée La manne inexploitée des renouvelables , l'organisation observe que les retombées économiques "dépassent les seules recettes fiscales" au niveau local.  "Aujourd’hui, l’échelon national ne permet pas et n’encourage pas ses acteurs du territoire à développer ces projets, " constate Sébastien Blavier, chargé des questions d’énergie à Greenpeace.

Se libérer du nucléaire

"En France, nous avons un gros problème avec un système énergétique centralisé autour du nucléaire et qui fait de la France une anomalie énergétique, face à la révolution énergétique mondiale, " explique Sébastien Blavier. Une anomalie que l'ONG a voulu pointer du doigt en montrant qu’en France des acteurs s'investissent dans les énergies renouvelables et en récolte les bénéfices économique et social.

A quelques mois de la COP21, il faut mettre les choses en oeuvre et donner les clés aux territoires pour qu'ils développent la transition entre le nucléaire et les énergies renouvelables. "Nous restons arc-boutés sur cet ancien modèle et on ne donne pas le champ libre aux énergies renouvelables et on les développe trois fois moins vite que nos voisins européens. "

"On est en retard sur nos objectifs en matière d’énergies renouvelable", regrette Sébastien Blavier, chargé des questions d'énergie à Greenpeace

Des actions à encourager

Le parc éolien des Tilleuls (Indre, 12,5 mégawatts) et celui de Sor-Arfons (Tarn, 22 mégawatts) récupèrent chaque année respectivement 118.000 et 412.000 euros de recettes fiscales. A Ortaffa, dans les Pyrénées-Orientales, 1.300 habitants, le maire s’est lui battu pendant plus de cinq ans pour faire une centrale solaire (25 mégawatts). En 2007, quand il a voulu ouvrir un parc de panneaux solaires au sol, la Chambre d’Agriculture a dit non. Pas question de concurrencer les terres agricoles. Raymond Pla va se battre pendant sept ans pour montrer qu’il peut concilier les deux.

Grâce à sa centrale, il a maintenu 30 emplois dans la commune (un berger, des ouvriers viticoles et des vignerons) et en a créé trois (maintenance, apiculteur). Mais cette centrale a surtout fait rentrer une manne fiscale importante dans les caisses de la commune. La centrale d’Ortaffa est le premier parc agri-solaire d’Europe. Elle produit l’équivalent de la consommation électrique de 6.500 foyers et évite 11.000 tonnes de CO2 par an.

La manne inexploitée des énergies renouvelables. Le reportage d'Anne-Laure Barral
 

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