La mairie de Paris a procédé lundi matin à l'abattage d'une trentaine d'arbres au stade Jean Bouin (XVIe)
Une initiative qui a provoqué de vives réactions d'indignation chez des élus UMP mais aussi chez les Verts et des associations. Dans le cadre de la démolition-reconstruction du stade, la ville de Paris a entamé sans attendre l'abattage des arbres environnants.
"Sous l'oeil zélé de nombreux vigiles"
L'association du quartier du Parc des Princes avait défendu vendredi un référé au tribunal de grande instance de Paris demandant la nomination d'un expert pour une étude phytosanitaire des 73 arbres, dont elle estime qu'ils sont en bonne santé pour une écrasante majorité d'entre eux.
Selon Agnès Popelin, secrétaire générale de cette association, la juge s'est déclarée incompétente vendredi, "ce qui fait que nous avons fait appel" et que la décision de la cour d'appel est attendue le 15 juillet".
Elle a vivement critiqué la mairie qui n'a pas attendu le résultat de l'appel notamment. De même, dans un communiqué, l'association "Val de Seine Vert" a déploré l'abattage "sous l'oeil zélé de nombreux vigiles" et a accusé le maire PS de Paris Bertrand Delanoë de tenir un "double langage" alors qu'il a lancé récemment "un plan biodiversité" dans la capitale.
Côté élus, les Verts de Paris et d'Ile-de-France ont dénoncé "l'abattage illégal des arbres de Jean Bouin".
"Profitant d'une matinée orageuse et de la période des vacances, les services de la mairie de Paris ont procédé à cette opération dans la plus grande discrétion. Sur les 70 arbres du site, 54 sont menacés. Le tronçonnage de ces arbres est illégal, les procédures judiciaires lancées par plusieurs associations étant encore en cours", selon les Verts.
Dans un autre communiqué, le président du groupe UMP au Conseil de Paris, Jean-François Lamour, et Claude Goasguen, député-maire du XVIe, ont aussi critiqué l'abattage et le projet Jean-Bouin.
"Malgré les recours engagés et les instances en cours, le maire de Paris fait le choix du passage en force et de la politique du fait accompli", ont-ils accusé.
Contactée par l'AFP, la mairie de Paris a affirmé qu'"il n'y a rien d'illégal puisque l'abattage était prévu dans le permis de construire, après enquête publique et suite au vote du Conseil de Paris".
"Nous étions convenus d'attendre la fin de l'année scolaire pour commencer le chantier, cela s'inscrit dans le planning normal du chantier", a-t-on ajouté à la mairie qui affirme ne pas avoir été assignée en appel "à ce jour" et que de toutes façons, en l'état, les ordonnances "sont exécutoires".
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