La France menacée par la sécheresse
Il fait le bonheur des vacanciers, mais le temps radieux qui a touché la France ces dernières semaines a une contrepartie. Depuis le début de l’année, en particulier ce printemps, le niveau des précipitations dans l’hexagone est bien plus bas que la normale. Dans la plupart des régions, il est inférieur d'au moins 50% aux relevés habituellement faits à la même saison, ce qui laisse craindre une sécheresse exceptionnelle.
En Picardie, en Sologne, en Touraine et en Bretagne, on a même constaté un déficit de précipitations de 75% en avril. En raison de ces précipitations trop faibles, le niveau des réserves utiles en eau des sols français est déjà inférieur au niveau normal sur la majeure partie du territoire, selon Agreste, l’institut de statistiques agricoles du ministère de l’Agriculture.
Poitou-Charentes, région particulièrement touchée
En Poitou-Charentes, l’Observatoire de l’eau pointe une situation des nappes phréatiques déjà "critique". Le niveau actuel des cours d’eau est équivalent à celui habituellement constaté en juin, voire juillet pour certains.
La semaine dernière, le préfet de la Charente a instauré des arrêtés de prélèvement d’eau concernant trois cours d’eau. En Poitou, à la demande des agriculteurs eux-mêmes, les préfets de la Vienne et des Deux-Sèvres viennent de signer des arrêtés drastiques d’interdiction de l’irrigation, avec deux mois d’avance sur les saisons précédentes.
L’Aveyron est également très touché. Selon Météo France, il n’y a pas plu de manière significative depuis le mois de novembre 2010. Tous les habitants sont invités par les pouvoirs publics à économiser l’eau afin "d’anticiper une éventuelle situation de pénurie".
Pas de pluie dans les prochains jours
En Meurthe-et-Moselle et en Lorraine, le quotidien L’Est républicain pointe un début d’année qui "arrive au troisième rang des plus secs depuis 1946."
Avril est une période-clé pour la reconstitution des nappes phréatiques et le développement de la végétation. Si la sécheresse devait durer, elle aurait de graves conséquences sur la production agricole.
D'après les spécialistes, la seule solution pour faire augmenter le niveau d’eau dans les nappes phréatiques serait une pluie régulière et suffisamment intense. Mais Météo France n’en envisage pas pour les prochains jours.
Pauline Turuban
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