La conférence climat de Varsovie s'achève sur un accord obtenu à l'arraché
Après une longue nuit blanche, le marathon des négociations sur le climat de Varsovie s'chève sur un accord qui pose les premiers jalons vers Paris 2015.
Est-ce le début d'une sortie d'impasse ? Un accord a été adopté dans l'après-midi du samedi 23 novembre à Varsovie (Pologne), au terme de négociations marathon sur le climat. Cet accord pose les premiers jalons vers la conférence de Paris en 2015 qui doit déboucher sur un texte en mesure de limiter le réchauffement à 2°C.
Ce texte est venu couronner plus de trente heures de négociations non-stop dans le grand stade de Varsovie, où se tenait cette conférence rassemblant plus de 190 pays et qui devait s'achever officiellement vendredi.
Pourquoi cet accord a failli ne jamais voir le jour ?
L'accord sur Paris 2015 et les moyens d'y parvenir à un accord ambitieux sur le climat a été formulé en urgence, et de manière informelle par les principaux négociateurs dans un coin de la salle, alors qu'un blocage sur cette question menaçait de faire échouer la conférence de Varsovie.
Les négociations ont buté toute la journée du samedi sur la position intransigeante de la Chine et de l'Inde qui se sont opposées à l'Union européenne et les Etats-Unis sur la formulation du texte. Les deux pays n'ont cessé d'insister pour continuer à être considérés comme des "pays en développement", et à ce titre, ne pas devoir en faire autant que les pays industrialisés contre le réchauffement. Le négociateur chinois Su Wei s'était notamment dit "très préoccupé" par le fait que le texte propose que toutes les parties prennent des "engagements" en matière de lutte contre le changement climatique.
Le ton est monté au point que la perspective d'achever la conférence de Varsovie sans accord était évoquée ouvertement, ce qui aurait été un faux-départ très préjudiciable pour l'accord de 2015. Les négociateurs des principaux pays, Chine, Inde, Etats-Unis, entre autres, se sont alors rassemblés dans un coin de la grande salle de conférence et durant plus d'une une heure, ont négocié une formulation acceptable par tous.
Que contient l'accord ?
L'ambition de la conférence de Varsovie était de poser les fondations de l'ambitieux accord attendu en 2015 à Paris sur les réductions de gaz à effet de serre. Pour la première fois, l'accord doit concerner tous les pays, être légalement contraignant et suffisamment ambitieux pour limiter le réchauffement du globe à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, contre la trajectoire actuelle de 4°C.
Le texte adopté à Varsovie stipule notamment que les Etats doivent commencer à préparer des "contributions" sur ce qu'ils entendent faire pour lutter contre le changement climatique, qui seront intégrées dans l'accord de 2015. Cette formulation est plus faible que celle du texte précédent, rejeté notamment par les grands émergents comme la Chine et l'Inde, qui prévoyait des "engagements", formule que souhaitait la France.
Un texte sur l'aide financière aux pays du Sud a également été adopté à Varsovie, sans répondre aux exigences de ces derniers qui voulaient plus de visibilité sur la mobilisation des 100 milliards de dollars promis d'ici 2020 pour les aider à faire face au changement climatique. L'accord ne pose pas de montants intermédiaires sur la table et, seule concession des pays riches, il "presse" les pays développés à "continuer à mobiliser de l'argent public, à des niveaux supérieurs" à ceux de l'aide d'urgence décidée pour 2010-2012, soit 10 milliards de dollars par an.
Quels désaccords persistent ?
Le texte sur la création d'un mécanisme portant sur les "pertes et dommages" que subissent les pays du Sud à cause du rechauffement n'a pas été adopté.
"Il n'y pas de consensus sur ce texte", a déclaré le délégué egyptien au nom du G77 (pays en développement) et la Chine, qui a demandé "plus de temps" pour en discuter, alors que la conférence de Varsovie avait déjà dépassé d'une journée la date officielle de clôture.
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