L'avion propulsé à l'énergie solaire Solar Impulse a réussi mercredi en Suisse son premier vol d'environ 1h30
C'est la 1re étape d'une série d'essais du prototype imaginé par l'explorateur suisse Bertrand Piccard qui devra aboutir d'ici 3 ans à un vol autour du monde.
Selon lui, cela permet de montrer "ce qu'on est capable de faire dans les énergies renouvelables" car "notre futur dépend de notre capacité à nous adapter rapidement" à ces énergies "vertes".
Solar Impulse a décollé de la base militaire de Payerne, dans l'ouest de la Suisse, presque sans un bruit et après avoir seulement parcouru une centaine de mètres. Suivi de deux hélicoptères, l'avion, propulsé par ses quatre moteurs électriques d'une puissance de 10 chevaux chacun, a ensuite évolué avec à ses commandes l'Allemand Markus Scherdel.
La seule source d'énergie de l'appareil provenait de quelque 12.000 cellules photo-voltaïques recouvrant ses ailes et alimentant en énergie les moteurs électriques. Ces cellules permettent aussi de recharger ses batteries lithium-polymère de 400 kilos.
Après avoir atteint 1.200 mètres, l'avion est redescendu gracieusement vers le sol, posant ses fines roues sur la piste peu avant midi sous les applaudissements de la foule et des journalistes.
Ce premier vol, qui avait été repoussé à plusieurs reprises en raison de mauvaises conditions météorologiques, intervient après un premier "bond" de quelques mètres de hauteur en décembre 2009.
Un projet qui a duré 7 ans
"Jamais un avion de ce type n'a volé dans le passé", a estimé Bertrand Piccard. Le faire décoller "était un immense point d'interrogation", a-t-il rappelé, ajoutant que ce premier vol "nous a donné la confiance nécessaire pour le prochain vol et les prochaines missions".
Pour André Borschberg, le co-fondateur du projet, "la première question était de savoir si nous avions suffisamment de puissance pour décoller et ensuite si nous pouvions faire atterrir cet avion".
L'appareil a fidèlement reproduit les essais "virtuels" effectués en simulateur, a assuré le pilote selon qui "tout a fonctionné comme il fallait (...). Nous avons été en mesure d'effectuer le programme comme prévu et de revenir sains et saufs au sol". Markus Scherdel précise que le Solar Impulse se pilote comme "un gros avion" malgré son faible poids.
Après ce premier vol, l'équipe de 70 personnes qui a travaillé pendant sept ans sur le projet compte effectuer d'autres essais pour calibrer la machine et finalement construire un deuxième exemplaire qui fera le tour du monde en cinq étapes d'ici 2013, et non plus 2012 comme annoncé précédemment par les organisateurs.
Dans une prochaine étape, le Solar Impulse doit se lancer avant l'été à partir de Payerne dans un périple de 36 heures non-stop afin de tester la capacité de l'appareil à voler de jour comme de nuit.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.