Cet article date de plus de treize ans.

L'Académie des Sciences a rendu jeudi son rapport sur le changement climatique à la ministre Valérie Pécresse

Les conclusions de l'Institution corroborent celles des grandes institutions scientifiques internationales en confirmant l'augmentation du réchauffement climatique et en l'attribuant principalement à l'augmentation du CO2 due à l'activité humaine.Bien que contredisant ses affirmations, Claude Allègre a maintenu sa position vendredi matin sur RTL.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
L'ex ministre Claude Allègre est l'un des représentants du camp des climato-sceptiques français. (AFP - Stéphane de Sakutin)

Les conclusions de l'Institution corroborent celles des grandes institutions scientifiques internationales en confirmant l'augmentation du réchauffement climatique et en l'attribuant principalement à l'augmentation du CO2 due à l'activité humaine.

Bien que contredisant ses affirmations, Claude Allègre a maintenu sa position vendredi matin sur RTL.

"Mes positions sont prises en compte complètement, sinon je n'aurais pas signé", a déclaré l'ancien ministre de l'Education et de la Recherche qui a en effet approuvé le rapport de l'Académie.

Le directeur de l'Institut de physique du globe Vincent Courtillot, fidèle de Claude Allègre et partisan des représentants du camp climato-sceptique, n'en démord pas lui non plus. "Le résumé du rapport est totalement caricatural", a-t-il déclaré sur France Inter.

M. Courtillot, membre de l'Académie des Sciences, n'a lui pas voté le texte étant en Martinique sur la Montagne Pelée. "La science ne se vote pas", a-t-il lancé, ajoutant : "je pense qu'il y a des erreurs dans ce rapport".

A titre d'exemple, il a cité l'une des conclusions du rapport de l'Académie : "Depuis 1975 l'activité solaire décroît alors que la température croît" estimant que cette phrase était à son avis "inexacte". "La température, en fait, elle décroît depuis 12 ans et on a beaucoup de mal à le dire et le rapport ne le fait qu'une seule fois (...) et si on le regarde avec soin, on y voit même des points contradictoires", a-t-il souligné.

"La température a augmenté pendant 30 ans, quand est-ce qu'elle s'est arrêtée? en 1998, et il y a 12 ans que cela diminue, donc le débat continue et ce rapport n'est qu'une étape" a conclu le géo-physicien.

Allègre, en pleine contradiction ?
Dans ses conclusions adoptées à l'unanimité, l'Institution écrit que "plusieurs indicateurs indépendants montrent une augmentation du réchauffement climatique de 1975 à 2003". "Cette augmentation est principalement due à l'augmentation de la concentration du CO2 dans l'atmosphère", poursuit-elle. "L'augmentation de CO2 et, à un moindre degré, des autres gaz à effet de serre, est incontestablement due à l'activité humaine".

Or dans son livre "L'Imposture climatique", Claude Allègre contestait les dires des climatologues internationaux sur le lien entre changement climatique et le CO2. Il mettait également en cause les travaux du Giec (Groupe d'experts intergouvernementaux sur le climat, mandatés par l'ONU) et dénonçait la mobilisation planétaire autour "d'un mythe sans fondement".

"Je crois en l'état que, aux teneurs actuelles, l'influence majeure du CO2 sur le climat n'est pas démontrée et, qu'elle est même douteuse", écrivait-il à l'époque, considérant que les nuages ou l'activité solaire ont des impacts plus déterminants.

Difficile de suivre le raisonnement logique des différentes positions de l'ex ministre.

Pour Valérie Pécresse : "La polémique est close"
Après avoir été interpellée par des centaines de climatologues qui s'indignaient des attaques répétées contre certains d'entre eux par M. Allègre, la ministre Valérie Pécresse avait demandé en avril à l'Académie un état des lieux des connaissances sur cette question.

Présentant les conclusions du rapport, le président de l'Académie, Jean Salençon, a laissé entendre que M. Allègre s'était rallié aux thèses dominantes sur le réchauffement climatique. "Il a le droit d'évoluer", a-t-il commenté.

Le climatologue Jean Jouzel, vice-président du Giec, a vu dans ce rapport "un désaveu des thèses de Claude Allègre ". "Même si dans ce texte, on fait beaucoup de places aux arguments avancés par les climato-sceptiques, je retiens quand même que le document réaffirme clairement les grandes conclusions du Giec", ajoute-t-il.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.