Climat : le monde a franchi un "point de basculement social", estime Greta Thunberg
Dans une interview à la BBC, diffusée samedi, la jeune militante pour le climat estime que le mouvement qui a suivi la mort de George Floyd est un combat pour la justice, au même titre que la lutte contre le réchauffement climatique.
Greta Thunberg lance une nouvelle alerte. La militante suédoise pour le climat estime que le monde a passé un "point de basculement social", évoquant le mouvement "Black lives matter" ou le réchauffement climatique, dans une interview diffusée samedi sur BBC News.
"C'est toujours le combat pour la justice", a déclaré l'adolescente de 17 ans au sujet du mouvement qui a suivi la mort de George Floyd, Américain noir tué par des policiers aux Etats-Unis. "On dirait qu'on a passé une sorte de point de basculement social, où les gens commencent à réaliser qu'on ne peut pas continuer à détourner le regard, on ne peut pas mettre ces choses sous le tapis, ces injustices."
"On ne peut pas détourner le regard de ce que notre société a ignoré depuis si longtemps, qu'il s'agisse d'égalité, de justice ou de développement durable", a-t-elle poursuivi. Elle entrevoit des signes montrant que l'on assiste à un "réveil", alors que "les gens commencent à trouver leur voix, à comprendre en quelque sorte qu'ils peuvent effectivement avoir un impact".
"Une nouvelle dimension" avec la crise sanitaire
La jeune fille, devenue une porte-parole et un symbole du mouvement de la jeunesse dans la lutte contre le réchauffement de la planète, estime néanmoins que "la crise écologique et climatique ne peut pas être résolue avec les systèmes politique et économique actuels", "ce n'est pas une opinion, c'est un fait".
A ses yeux, la seule chose positive qui pourrait émerger de la crise du coronavirus est la manière dont sont gérées les crises mondiales : "Cela montre que pendant une crise, vous agissez, et vous agissez avec la force nécessaire." Elle a développé la même idée dans une interview à la radio publique suédoise samedi, estimant que la pandémie avait ouvert "une nouvelle dimension".
Nous agissons subitement au niveau nécessaire.
Greta Thumbergà la radio publique suédoise
L'adolescente a aussi fustigé la vacuité des discours des dirigeants dans la lutte contre le changement climatique, estimant que "nos empereurs sont nus". "Quand on parle de la crise climatique, les dirigeants peuvent dire n'importe quoi, il n'y a pas de question complémentaire. (...) On n'attend des réponses de personne (...) le plus doué pour emballer et vendre son message gagne", a-t-elle ironisé.
Depuis mi-mars, Greta Thunberg, instigatrice des "grèves de l'école pour le climat", appelle à porter le mouvement en ligne, faisant valoir les recommandations des autorités sanitaires afin de limiter les rassemblements.
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