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Gaz de schiste : Nicolas Sarkozy confirme l'abrogation, mais laisse la porte ouverte

Nicolas Sarkozy a confirmé aujourd'hui l'abrogation de permis d'exploration de gaz de schiste annoncée hier par la ministre de l'Environnement. Le chef de l'Etat était en visite dans les Cévennes où ces permis, accordés en 2010, avaient suscité beaucoup de contestation. Mais Nicolas Sarkozy n'abandonne pas totalement les gaz de schiste, puisqu'il a indiqué qu'ils ne seraient pas exploités "tant qu'il n'aura pas été démontré que les techniques utilisées (...) sont respectueuses de l'environnement".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © REUTERS)

Nicolas Sarkozy tire un trait sur la fracturation hydraulique en France, mais pas sur l'exploitation des gaz de schiste. Le président de la République, en visite dans les Cévennes ce matin, a confirmé l'abrogation annoncée hier par Nathalie Kosciusko-Morizet.

Les trois permis d'exploration accordés en 2010 à Nant (Aveyron), Villeneuve-de-Berg (Ardèche) et Montélimar (Drôme), sont annulés.

"Je veux saisir l'occasion qui m'est donnée ici pour vous confirmer qu'il
n'y aura pas d'exploitation de gaz de schiste par fracturation hydraulique dans
ce territoire d'exception", a affirmé Nicolas Sarkozy.

En cause donc, la méthode utilisée : la fracturation hydraulique. Elle suscite une vive opposition car elle provoque de lourds dégâts dans les nappes phréatiques. En juillet dernier une loi interdisait son utilisation (voir le texte de loi).

Mais Nicolas Sarkozy n'a pas pour autant fermé toutes les portes : "l'exploitation des ressources en hydrocarbures contenues dans notre sous-sol est un enjeu stratégique pour notre pays. Mais pas à n'importe quel prix", a-t-il indiqué. "Cela ne se fera pas tant qu'il n'aura pas été démontré que les techniques utilisées (...) sont respectueuses de l'environnement, de la complexité des sols et des réseaux hydrologiques".

Les compagnies qui lorgnent sur ce marché juteux ont donc encore un espoir : trouver une alternative à la fracturation hydraulique, seule méthode existante jusqu'ici pour extraire le gaz de schiste. Car si les deux compagnies (l'Américaine Schuepbach et la Française Total) se sont vu retirer leurs permis d'exploration, c'est parce qu'elles n'ont pas trouvé d'alternative à la fracturation hydraulique. Total a ben proposé une autre méthode dans son rapport, mais celle-ci n'a pas été jugée "crédible" par Nathalie Kosciusko-Morizet.

Sur un sujet controversé, Nicolas Sarkozy parvient donc à satisfaire les uns, tout en laissant une porte ouverte pour les autres, à quelques mois de l'élection présidentielle.

Clara Beaudoux, avec agences

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